Kate Beckinsale a refusé les avances du producteur quand elle avait 17 ans.
Nouveau témoignage dans l’affaire Weinstein. Après Ashley Judd, Asia Argento, Rose McGowan, Emma De Caunes, Léa Seydoux, Gwyneth Paltrow ou Angelina Jolie, la comédienne Kate Beckinsale (Underworld, Aviator, un film de Martin Scorsese coproduit par Miramax, la société d'Harvey Weinstein) poste un long message sur son compte Instagram.
Harvey Weinstein : puissance et chute d'un nabab hollywoodien
"On m’avait appelée pour rencontrer Harvey Weinstein à l’hôtel Savoy quand j’avais 17 ans. Je pensais que ce serait dans une salle de conférence, car c’est ce qui se passe d’habitude. Quand je suis arrivée, la réception m’a dit d’aller dans sa chambre. Il a ouvert la porte en peignoir. J’étais terriblement jeune et naïve, et ça ne m’est pas venu à l’esprit que cet homme, plus vieux et pas attirant, attendait de moi que je m’intéresse à lui sexuellement parlant. Après avoir refusé un verre d’alcool et annoncé que je devais aller en cours, je suis partie, mal à l’aise mais indemne. Quelques années plus tard, il m’a demandé s’il avait tenté quelque chose avec moi lors de cette première rencontre. J’ai compris qu’il ne se souvenait plus s’il m’avait agressée ou non.
Je crois que j’ai réussi à fixer des limites avec lui, car je lui ai souvent dit 'non' professionnellement parlant au fil du temps. Parfois, il me hurlait dessus à cause de ça, par me traiter de connasse ou par me menacer. Il a même fini par dire aux gens d’un air moqueur que 'Kate ne vit que pour me dire non.' Ça en dit beaucoup sur le status quo de ce business. Oui, je savais ce que je voulais et je savais refuser quand quelque chose ne me plaisait pas. Je ne faisais pas de compromis, et ça a forcément impacté ma carrière. Je ne me suis jamais sentie soutenue pour ça, sauf par ma famille.
Je tiens à applaudir les femmes qui ont parlé, j’espère que ça changera les choses. Il faut créer un nouveau système où les producteurs, managers, décideurs et assistants se rendent compte qu’en nombre, on peut faire bouger les choses, qu’ils ne puissent plus hausser les épaules devant tous les Harvey/M. X/ Mettez un nom ici. Pour chaque moment comme celui-ci, il y a eu des milliers de personnes rendues vulnérables par des actes inappropriés, outrageux, non professionnels. Des personnes qui se sont senties seules, sans recours possible tant la peur régnait autour d'eux. J’ai un ami, un homme, qui avait par exemple averti une actrice lorsqu’elle lui avait dit qu’elle était invitée à dîner par Harvey. Il lui avait dit de faire attention. Il a reçu un coup de téléphone le lendemain pour lui annoncer qu’il ne travaillerait plus jamais sur un film de Miramax. Parce que la fille couchait déjà avec Harvey et qu'elle lui avait raconté que mon ami l’avait mise en garde. Nous devons tous empêcher ce genre de situations de se reproduire. Nous ne pouvons plus laisser les jeunes femmes être perçues comme des proies sexuelles. Souvenons-nous que Harvey est l’emblème d’un système malade. On a un gros travail à faire."
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