Le nouveau long-métrage de Christian Petzold ne s’annonce pas comme un banal film d’été. Car ici, la chaleur de ses feux (météorologiques et métaphoriques) consume tout sur son passage.
Le cinéaste allemand Christian Petzold dévoile les premières images de son nouveau long-métrage, distingué à la Berlinale de février dernier par un Ours d’argent, récompense qu’il avait déjà reçue pour Yella (2007), Barbara (2012) et Ondine (2020).
Ses premières images ont la saveur des vacances estivales, dans un havre de paix encerclé par la forêt, au bord de la mer Baltique (si paisible d’ailleurs qu’il pourrait avoir le potentiel d’un film d’horreur). Ce que le réalisateur aime appeler "la tradition des rêves romantiques allemands" : le mystère de la forêt endormie, l’air frais sur le linge étendu, les balades interminables en voiture, la sensualité des cheveux au vent et les premiers émois naissants. Lui qui s’est beaucoup inspiré du cinéma de Rohmer justifie l’amorce presque facile de ce conte d’été :
"Ce sont des films qui montrent comment on devient quelqu‘un dans une situation exceptionnelle de vacances, où l’on ne contrôle rien. […] Ces mois d‘été sont pour les jeunes un monde dans lequel ils doivent devenir quelqu‘un - à partir d‘eux-mêmes, mais aussi à partir de leur rencontre avec le monde."
Pour Léon et Felix, c’est alors l’endroit idéal pour s’inspirer, se ressourcer, laisser parler leur créativité : un roman pour le premier, des photos pour le second. Mais lorsqu'un nuage de cendres se devine, le paradis de nature perd de son charme. Le silence va très vite devenir oppressant et le calme sera bientôt étouffé par le crépitement des flammes : de l’insouciance, des rancœurs, de l’amour. Elles deviennent une menace perpétuelle, qui surplombe le reste du film et son ciel plus vif, plus rouge. Au cœur de l’incendie, le destin passionnel des deux amants que Petzold compare à ceux de Pompéi deviendra difficile à maîtriser.
"En fait, le film n‘est pas le roman d’apprentissage de quelqu‘un qui devient quelqu‘un, mais de quelqu‘un qui doit à nouveau perdre quelque chose."
Un film qui promet de manier aussi bien le drame que l’éducation sentimentale, porté par le duo Thomas Schubert/Langston Uibel. C’est aussi le retour du tandem Christian Petzoldet et Paula Beer (Frantz, Le Chant du Loup) qui avaient déjà collaboré dans Ondine.
Le ciel rouge sortira dans les salles françaises le 06 septembre 2023.
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