Tout le monde espérait voir de nouvelles mages d'Interstellar au CinemaCon 2014, qui s'est déroulé du 24 au 27 mars derniers à Las Vegas. Les grands studios ont en profité pour dévoiler des images des blockbusters les plus attendus de 2014 (Godzilla, X-Men Days of Future Past, La Planète des singes : L'Affrontement, par exemple) mais aussi de 2015 (avec un premier trailer très soft pour 50 nuances de Grey). Et la présence du réalisateur Christopher Nolan laissait espérer un nouveau teaser d'Interstellar, ou au moins des révélations sur l'intrigue du film - la première bande-annonce d'Interstellar dévoilée mi-décembre étant particulièrement mystérieuse.Peine perdue. Nolan a donné une séance de questions-réponses de cinquante minutes, pendant laquelle il n'a parlé précisément d'Interstellar qu'à une occasion. Pour résumer le pitch du film de cette façon : "ça parle de comment voyager dans d'autres endroits que nous ne pouvons pas atteindre par voyage spatial, car la durée de voyage est au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer." Soit un résumé encore moins détaillé que le synopsis officiel du film : "Un groupe d'explorateurs utilisent un tunnel cosmique ("wormhole"), récemment découvert, pour dépasser les limites de la conquête spatiale et parcourir les distances jusque-là infranchissables propres aux voyages interstellaires"."Ca a vraiment été un défi intéressant pour moi", a-t-il éludé. "J'ai grandi à une époque qui était l'âge d'or du blockbuster, quand un film familial pouvait être très ample, universel dans son propos, et je sens que c'est quelque chose que je souhaite retrouver. Quelque chose qui observe vraiment ce que nous sommes en tant qu'humains, où nous pouvons aller, quelque chose qui traite de l'expérience humaine... Pour moi, cela signifie revenir aux films avec lesquels j'ai grandi, qui m'ennuyaient à des endroits que je pouvais à peine imaginer",  a expliqué Nolan, citant Star Wars de George Lucas et 2001, l'odyssée de l'espace (découvert à sept ans sur grand écran avec son père) de Stanley Kubrick comme ses principales sources d'inspiration pour Interstellar. Pas grand-chose, donc.En fait, Nolan a préféré parler technique : IMAX, 3D, son, équipement des salles de cinéma et pellicule VS numérique. Depuis The Dark Knight (2008, premier film grand public shooté en partie dans ce format), Nolan tourne toujours des morceaux entiers de ses films en IMAX, et compte bien passer un cap avec Interstellar. "On a tourné beaucoup en IMAX, beaucoup plus que tout ce qu'on a fait dans le passé", s'enthousiasme-t-il. Le but : "donner au public une meilleure expérience, une expérience immersive". Notamment avec l'utilisation du son : "maximiser le potentiel du système de sonorisation existant dans les salles de cinéma, en utilisant le matériel déjà existant". Nolan veut qu'Interstellar se vive pleinement dans une vraie salle de cinéma : "comme on dit, c'est le projectionniste qui a le final cut. Je pense que la façon dont le film sera projeté sera encore plus important que pour tous les précédents, il faudra donc faire des deals entre les studios et les salles." Et toujours pas de 3D au programme : Nolan est le seul aujourd'hui à se permettre de dire niet au relief, car selon lui cela "ça ne va pas avec ses films" et ça brise "l'expérience partagée" du film (il considère néanmoins que Baz Luhrmann a fait du très bon boulot avec la 3D de son Gatsby le Magnifique). Enfin, il justifie l'usage de pellicule "non pas par nostalgie. Je suis pour toutes les innovations technologiques, mais il faut qu'elles surclassent tout à fait ce qui s'est fait avant, et jusqu'ici rien n'a pu supplanter la pellicule", affirme-t-il. En tous cas la production de pellicule pour le cinéma est tout à fait terminée, le passage de Nolan au numérique sera inévitable.Interstellar, qui garde tout son mystère (on sait que le script a un temps intéressé Steven Spielberg, et que le casting réunit Matthew McConaughey, Jessica Chastain, Anne Hathaway, Matt Damon, Michael Caine) sortira le 5 novembre 2014 en France. Bande-annonce :