Formée au conservatoire, sélectionnée pour les César dans la catégorie « espoir », jouant avec succès son one-woman show Dernières avant Vegas, la petite sœur d’Alexandra Lamy s’est fait un prénom.Propos recueillis par M.-Céline NivièreVotre formation au conservatoire vous permet une qualité de jeu réjouissante…On ne peut pas arriver en touriste sur scène. Il faut apprendre à respirer, à placer sa voix, à parler sans complexe, à incarner, à faire des ruptures. Au conservatoire, nous recevons une formation complète. Je fais sur scène ce que j’ai appris pendant trois ans. A chaque sketch, le jeu change de couleur, de registre. Il faut trouver le contraste. Le seul en scène est un exercice où il faut s’accrocher au jeu.Vous avez un beau parcours théâtral où l’on croise Philippe Adrien.J’avais étudié avec lui au conservatoire. A ma sortie, on s’est retrouvés sur Meurtres de la princesse juive d’Armando Llamas. Philippe est un metteur en scène et un homme que j’aime beaucoup. Il connaît son métier, sait écouter les comédiens. Ensuite j’ai enchaîné des projets avec le JTN (Le Jeune Théâtre national est un organisme qui facilite l’entrée dans la vie professionnelle des artistes issus du conservatoire et des écoles supérieures d’art dramatique).Avec tout ça, comment arrive-t-on à un spectacle d’humour ?Par accident ! Un vrai, avec mon scooter. A part regarder le programme TV que je connaissais par cœur, il fallait m’occuper. J’ai commencé à écrire un premier, puis un deuxième sketch… Voilà comment ce spectacle est né. Pourquoi ce personnage d’adorable blonde casse-pieds ?Au départ, j’avais plein de personnages, je racontais des situations, je mettais en scène des sentiments, comme la jalousie, la mauvaise foi… Tout cela était jeté en vrac. L’histoire de cette jeune fille est venue en cours d’écriture. Je me suis rendue compte que cela dessinait une histoire. J’avais envie d’écrire sur des situations de vie, de les mettre en scène avec des liens. Quelles ont été vos sources d’inspiration ?Je me suis inspirée de ma mère, de personnes croisées, de situations vécues… Je parle de moi, de ma famille, de mes défauts. Les gens viennent pour rire. Il faut donc grossir les traits, trouver des thèmes que l’on pousse jusqu’à l’absurde, sans jamais oublier de rester sincère pour que les gens s’y retrouvent… Votre rencontre avec Alex Lutz a été importante ?Alex Lutz avait envie de faire travailler une jeune nana. Mon travail l’a séduit et nous nous sommes tout de suite bien entendus. On a bossé ensemble sur les textes. Puis Alex m’a pris trois dates au Point-Virgule. Là c’est devenu sérieux, je n’allais plus jouer dans mon salon devant les copines !Et depuis vous voilà bien partie, non pas pour Vegas, mais pour arriver à un beau zénith ?Après le Point-Virgule, j’ai fait la petite salle du Temple, puis j’ai enchaîné quatre mois à la Comédie de Paris. Je me suis retrouvée dans un théâtre avec un vrai plateau pour m’éclater, élargir les gestes, la mise en scène. Quand on m’a dit que j’allais faire le Palais des Glaces, j’ai commencé à flipper. Mais quand je suis montée sur la scène et que j’ai vu la salle, j’ai trouvé cela classe. Tous ces rires, c’est une autre dimension. J’ai ressenti une fierté, car j’ai le sentiment d’avoir évolué. Une évolution qui vous mène jusqu’au César pour votre admirable prestation dans le rôle de Carole de Tout ce qui brille !Ce qui m’amuse c’est de créer des personnages, de faire des rôles de composition, de trouver leur manière de parler, de se tenir. Pour un comédien, un rôle comme celui de Carole, c’est jouissif. L’annonce est arrivée comme un beau cadeau…A 10h du matin, alors que je ne m’attendais à avoir des informations que dans l’après-midi. J’allume mon portable et trouve dix messages. Mes parents étaient chez moi, montés à Paris pour ma première au Palais des Glaces. On a pleuré en famille devant nos bols de café et nos croissants. C’était mes 30 ans, ma première au Palais des Glaces et ma sélécrion aux César ! On peut rêver un jour d’un Molière, dans quel grand rôle ?Antigone d’Anouilh. J’adore tout ce qui est dans le genre Roméo et Juliette, Sabine dans Horace. Même des rôles de mecs me plairaient à jouer, mais ça, c’est plus difficile, non ? Audrey Lamy - Dernières avant Vegas à la Cigale puis en tournée>> Réservez vos places pour le spectacle !
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