Alors, ce retour au théâtre ?Je n’ai jamais compris pourquoi on me posait cette question. Pour moi, il n’y a pas une réelle différence entre être seul en scène ou entouré de comédiens. J’ai l’impression de n’avoir jamais quitté le théâtre. Y aurait-il une différence entre humoriste et comédien ?Pour moi, c’est sensiblement le même métier. Dans certains de mes sketches, je fais exister plusieurs personnages, je joue des situations. Nous sommes dans un pays où l’on aime bien coller des étiquettes et, après, c’est compliqué de les décoller… Vous êtes pourtant bien parti pour…Je touche du bois… En tout cas, c’est très agréable de n’avoir que la responsabilité du texte, c’est reposant ! Dans le one-man-show, on a toutes les responsabilités : texte, jeu, on est très exposé !Pourquoi ce projet plus qu’un autre ?J’apprécie beaucoup le Théâtre de Paris et l’équipe qui y travaille, j’y ai créé mon précédent spectacle. Ensuite, il y a cette pièce,  La Société des loisirs, qui est très originale et forte. Sans compter votre personnage !Antoine n’est pas qu'un beauf, il possède des fêlures. Il y a des moments où l’on perçoit ses fragilités, ses contradictions, et c’est cela qui m’intéresse dans le choix d’un personnage. C’est aussi ce qui m’avait séduit dansInconnu à cette adresse, voir un homme ordinaire devenir un monstre. La pièce dénonce la quête du bonheur formaté…Oui… un enfant, une belle situation, des vacances, adopter – pour avoir bonne conscience –, faire l’amour à trois – parce qu’il paraît que c’est moderne –, tout essayer. Il y a une phrase qui me plaît beaucoup, je ne sais plus de qui elle est : « La vraie virilité, c’est la fidélité. » Bref, le bonheur, ce n’est pas de tout essayer.  Et comment réagit le spectateur ?Il rit, tout en étant secoué ! J’aime quand les choses fonctionnent ainsi… C’est un phénomène que je connais bien avec mes spectacles !Vous avez des rêves de théâtre ?Bien sûr ! Il y a Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller. Mais je dois attendre encore quelques années pour avoir l’âge du rôle… Le répertoire classique me tente beaucoup ! Pourquoi pas Néron ?!