En une journée au festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez, Hakim Jemili et Laura Felpin sont tombés amoureux pendant que Salif Cissé imitait Denis Podalydès.
Comme souvent en festivals, il y a des jours un peu plus marquants que d'autres. Hier, mardi, était un excellent cru à l'Alpe d'Huez : Le Répondeur, signé Fabienne Godet (Nos Vies Formidables), a ouvert les hostilités avec l'histoire de Baptiste (Salif Cissé), imitateur de talent, qui ne parvient pourtant pas à vivre de son art. Un jour, il est approché par Pierre Chozène (Denis Podalydès), romancier célèbre mais discret, constamment dérangé par les appels incessants de son éditeur, sa fille (Clara Bretheau), son ex-femme... Pierre, qui a besoin de calme pour écrire son texte le plus ambitieux, propose alors à Baptiste de devenir son « répondeur » en se faisant passer pour lui au téléphone. Mais plus le temps passe, plus Baptiste se permet d'inventer...
Idée de scénario géniale (il s'agit d'une adaptation du roman de Luc Blanvillain) mais éminemment casse-gueule : comment régler le problème de la voix de Denis Podalydès lorsque le personnage de Salif Cissé prend les coups de fil à sa place ? La réalisatrice a décidé de faire confiance à son acteur - coaché notamment par Michaël Gregorio -, qui parvient à imiter quasiment à la perfection le timbre de Podalydès. Quelques habiles bidouilles de mixage sonore font le reste, pour un résultat plus que bluffant. Cela n'empêche pas le film de tirer légèrement en longueur et de manquer un peu de situations comiques (le script s'y prêtait pourtant beaucoup), mais les prestations de ses deux acteurs principaux valent à elles seules le détour.
Le Répondeur sortira au cinéma le 4 juin prochain.
L'Amour c'est surcoté pour le Grand Prix ?
Toute autre ambiance avec L'Amour c'est surcoté, premier long-métrage de Mourad Winter, qui adapte son propre roman éponyme. Hakim Jemili y incarne impeccablement Anis, diagnostiqué « nul avec les meufs » depuis son plus jeune âge. Un loser au jeu de l'amour qui prend enfin son courage à deux mains un soir, trois ans jour pour jour après le décès de son meilleur pote : mais en draguant Madeleine (Laura Felpin, hilarante et séductrice), il ne sait pas que la jeune femme va le forcer à l'introspection et à revoir complètement son rapport à la gente féminine.
Une comédie romantique comme on en voit peu, qui parvient à ne jamais perdre de vue l'émotion tout en multipliant les excellentes vannes à un rythme à peine croyable. L'Amour c'est surcoté doit autant à la qualité de ses dialogues et à son casting qu'au talent talent du directeur de la photographie André Chémétoff (Dog Pound, Le Monde est à toi, Omar la fraise...), qui donne au film des airs d'épopée urbaine. Une évidente ambition de cinéma traverse cette histoire peuplée de second rôles impayables (Benjamin Tranié en pote qui balance des saillies racistes à tout bout de champ ; François Damiens dans la peau du beau-père surprotecteur...).
Un très gros morceau de la compétition et un potentiel candidat au Grand Prix pour succéder à Nous, les Leroy. Ceci dit , ne nous faites pas totalement confiance : la semaine est loin d'être terminée et on s'est déjà planté plusieurs fois les années précédentes au petit jeu des pronostics.
L'Amour c'est surcoté est attendu dans les salles le 23 avril prochain.
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