Écrivain dramaturge du 18e siècle, Jakob Michael Reinhold Lenz est l’un des créateurs et auteurs phare du Sturm und Drang, mouvement politique et littéraire majoritairement allemand prônant la révolte et la supériorité des sentiments et de la passion sur la raison.Pendant une partie de sa vie, il côtoie le grand Goethe, qui deviendra son ami, avant que les deux auteurs ne se brouillent et ne rompent définitivement toute relation. Jakob Michael Reinhold Lenz est né en 1751, à Sesswegen, un petit village de la Levonie, actuelle Lettonie.Son père exerce la profession de pasteur. Le jeune Lenz suit ses études à l’université de Königsberg et, malgré une bourse insignifiante, il bénéficie à cette époque des cours du professeur Emmanuel Kant. En 1771, il quitte Königsberg pour aller à Strasbourg, et fait le déplacement au service de deux étudiants issus de la noblesse, les frères Von Kleist. Dès lors, Lenz commence à côtoyer le milieu des intellectuels de cette Allemagne des années 1770. Très vite, il intègre la Société de Philosophie et de Belles Lettres. Le théâtre, la théologie et la philosophie sont autant de disciplines que Lenz apprécie particulièrement. À cette même époque, le letton fait la connaissance de Johann Wolfgang Von Goethe. C’est le début d’une grande amitié entre les deux hommes. En 1774, Jakob Michael Reinhold Lenz achève la rédaction de plusieurs comédies inspirées des œuvres de Plaute. Parmi celles-ci, on peut compter Le Petit Père, La Dot, Les Enlèvements, mais aussi L’esclave des Turcs. En outre, il réalise une adaptation de l’œuvre Peines d’Amour Perdues du dramaturge anglais William Shakespeare. Jakob Michael Reinhold Lenz rédige également un essai sur le théâtre, où il élabore les principes qui constitueront la base du Sturm und Drang ; mélange des genres, tragi-comédie, abandon des unités. Il présente la comédie Le Précepteur en 1774 et écrit Les Soldats l’année suivante. Bien que fils d’un homme religieux, Lenz tient une position critique vis-à-vis de la morale ainsi que de la religion ; il en résultera un essai intitulé Opinions d’un Profane. Écrivain moderne, partisan passionné et radical du Sturm und Drang (« tempête et passion/élan » en français), ses pièces dévoilent très souvent une critique sociale impitoyable. Il met ainsi en scène des personnages impulsifs et exaltés, assaillis par des passions, aussi violentes qu’éphémères.À partir de 1774, Jakob Michael Reinhold Lenz règne aux côtés de Goethe sur l’intelligentsia de l’époque. Ce dernier le convie à des voyages, durant lesquels ils sont chaleureusement accueillis. Ils rencontrent au passage Klinger et Schleiermacher. Lenz vit alors à cette époque un véritable triomphe. C’est aussi Goethe qui le fait connaître à la cour de Weimar. L’état de grâce sera cependant de courte durée ; en 1776, il finit par sombrer dans état psychologique mouvementé, entre prostration et violence.Se repliant sur lui-même, sa santé mentale semble alors se fragiliser ; il en arrive même à exaspérer Goethe, qui jusque-là l’avait soutenu. Ils mettront finalement un terme à leurs rapports amicaux pour une raison qui reste encore un mystère. En 1777, après une période d’errance, il est victime d’une violente crise de démence. Bien que ce soit sa première crise, il souffrira jusqu’à la fin de sa vie, d’un mal émotionnel, proche de la folie. L’année suivante, il tente même de se suicider à plusieurs reprises lors de son passage en Alsace. En 1779, il part à Riga où se trouve son père, et tente de se remettre de son intense période de dépression. Il entre comme secrétaire particulier dans la maison du général de Bawr à Saint-Pétersbourg, puis devient professeur dans un pensionnat en Russie, en 1781. Mais l’accalmie sera de courte durée ; après des années d’errance, Jakob Michael Reinhold Lenz décède à Moscou, dans la rue, un soir du mois de juin 1792.
Nom de naissance | Reinhold Lenz |
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Genre | Homme |
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