The Offence

Tout ceci fait de The Offence un document d'époque. Mais pas seulement, à cause de Sean Connery. On est saisi par le courage de l'acteur qui non seulement met en pièce l'image qui a fait de lui une star planétaire, mais encore construit un personnage fascinant de violence, de cruauté et d'ambivalence morale.

Avec ce film inédit de 1972, Sidney Lumet ne réalise pas un polar classique mais un thriller psychologique qui plonge dans les tréfonds de l’âme d’un policier torturé. Un policier à la mémoire infaillible et terrible, qui se rappelle les noms, les visages des victimes, leurs cris, leurs tortures. Un homme rongé par des images d’horreur qui ne le quittent pas. Ce huis clos étouffant, d’une grande noirceur oppose tour à tour le policier à son épouse, au suspect, au policier qui l’interroge, des confrontations dures qui donnent au film son ambiance austère et désespérée. Le Bien, le Mal ont des frontières floues : en témoigne la fin du film, une fin ambiguë qui met mal à l’aise. Sean Connery fait une extraordinaire composition.