Toutes les critiques de Mes Plus Belles Annees

Les critiques de Première

  1. Première
    par Alex Masson

    Mes plus belles années est un film curieux, comme si Amos Gitaï réalisait Diabolo Menthe, tant la chronique d’une adolescence ordinaire et celle du poids des traditions juives s’entremêlent. Voire s’emmêlent les pinceaux au point de devenir floue sur le propos même du film, un regard nostalgique sur la fin de l’innocence ? Une gueulante contre les diktats familiaux ? Un accident de voiture clarifiera un peu tout ça dans une seconde partie un peu plus convaincante, tirant Mes plus belles années vers un assez poignant drame oedipien. On aurait juste aimé entrer un peu plus vite dans le vif du sujet, l’âpreté du dernier acte étant asphyxiée par un long prologue filmé comme une piètre sitcom. Au point qu’on adorerait pouvoir zapper ce qui a tout d’une télénovela casher pour passer au vrai programme, ce regard désemparé sur une jeunesse israëlienne coincée entre envies d’air et enracinement culturel.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    Un joli premier film réussi.

  2. Fluctuat

    Plus gros succès de l'année en Israël, Mes plus belles années décline d'abord les consensuelles ficelles de la chronique familiale avant d'atteindre une gravité inattendue et bien sentie.Auteur de théâtre et de télévision, Reshef Levy évoque ici le souvenir des années 1980 en Israël à travers la relation entre deux jeunes frères, Erez et Ofer. Difficile de ne pas songer dans un premier temps aux récents films de famille tels que C.R.A.Z.Y. : une même voix-off bien intentionnée place le récit sur des rails tout tracés, cherchant à attendrir le spectateur et à le rendre complice de la joyeuse famille Levy. Les situations ne font pas toujours mouche, le trouble que vient faire naître la belle Neta s'avère trop prévisible et la bande originale enchaîne mécaniquement les tubes à la manière d'une compilation (Total Eclipse Of The Heart de Bonnie Tyler, la reprise de Mad World par Gary Jules ou Come on Eileen des Dexy's Midnight Runners défilent gaiement). Mais cette esthétique presque naïve se justifie par la suite : il s'agissait de décrire l'âge d'or qui a précédé la guerre du Liban de 1982 qui, comme l'explique le réalisateur, marque pour Israël la fin de la candeur. Dès que les relations familiales se voient bouleversées par cette guerre, Mes plus belles années se colore d'une noirceur inspirée. La tonalité vire à la tragédie, mais tout en conservant une parfaite cohérence avec le début du film. Il suffit à Reshef Levy de renverser certains motifs, en faisant par exemple de la mère le chef du foyer au fur et à mesure que la figure paternelle perd de son influence. Emmené par un convaincant duo d'acteurs (Michael Moshonov, déjà excellent dans Tehilim, fait équipe avec Oshri Cohen, sorte de Joaquin Phoenix israélien vu cette année dans Beaufort), Mes plus belles années restitue le passage à l'ère adulte d'une société toute entière. Entretenant des échos avec Valse avec Bachir, le film offre aussi une synthèse entre l'énergie d'un American Graffiti et le désenchantement d'un Platoon, comme si le début des années 1980 équivalait pour Israël à la période qu'ont connu les Etats-Unis à la fin des années 1960. Un tel parallèle historique et artistique permet de mieux saisir les choix esthétiques initiaux de Reshef Levy.Mes plus belles annéesDe Reshef LevyAvec Michael Moshonov, Oshri Cohen, Ofer SchechterSortie en salles le 24 décembre 2008Illus. © CTV International- Exprimez-vous sur le forum cinéma

  3. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Rien de caricatural dans cette peinture d’une famille juive, qui sait naviguer entre moments de comédie, drames intimes et pudiques et passer subtilement d’une jeunesse idéalisée à la perte de son innocence. Un film choral dont tous les personnages, parents, frères, amis- outre le premier héros-, ont des rôles riches et nuancés. Sans abuser de la nostalgie (le film baigne dans la musique des années 80), cette chronique familiale chaleureuse touche juste.

  4. Le JDD
    par Alexis Campion

    Ce film impose sa singularité par la dureté du contexte, mais aussi par la qualité des acteurs.