Le Retour de Fabiola

Être contrainte de revenir habiter chez son père et sa sœur à 30 ans, ce n’est pas vraiment simple. Ça l’est encore moins quand on a été une star du X à Santiago et qu’on rentre dans son petit village. Chronique douce-amère de la différence et des préjugés, ce premier film dégage une mélancolie sourde et une grande délicatesse. Les plans-séquences saisissent un état lézardé (au propre comme au figuré) de la société chilienne à travers le chemin de la jeune Fabiola, enfant grandie trop vite et qui voudrait se voir offrir une deuxième chance. L’actrice qui l’incarne, Paola Lattus, avec sa silhouette terrienne et son sourire de madone, est absolument parfaite.

Un film “débranché”, qui laisse le temps s’écouler.

Enfermant son actrice dans des cadres serrés qui disent son inconfort, le réalisateur chilien Jairo Boisier interroge avec finesse la capacité des habitants d’un petit village à voir plus loin que le bout de leur nez.

Souvent juste, mais un rien austère.

Teintes hivernales, décors aussi délabrés que les coeurs des personnages, dialogues a minima : pour le feel good movie, on repassera.

Jairo Boisier aborde le sujet du changement sociétal de façon un peu mécanique et peine à nous convaincre complètement.