Un thriller judiciaire délicieusement classique pour ne pas dire indémodable. Un procès à ne pas manquer tout l'été sur Apple TV+.
On lui donnerait le bon Dieu sans confession. Avec son sourire enjôleur et son charisme naturel, Jake Gyllenhaal fait un parfait prévenu dans Présumé Innocent, la nouvelle série Apple TV+ (à voir aussi en France sur Canal +), qui débute ce mercredi et vous tiendra en haleine tout l'été. L'a-t-il tué ? Ou est-il victime d'un coup monté ?
Procureur à succès de Chicago, Rusty est accusé du meurtre sordide de sa collègue, la belle Carolyne... avec qui il avait une liaison brûlante et secrète depuis quelques années. Alors que tous les indices semblent le pointer du doigt comme coupable idéal, Rusty est poursuivi par ses anciens collègues. Face aux jurés et au tribunal médiatique, le magistrat déchu va tenter de blanchir son nom, avec le soutien indéfectible de son épouse...
Mais est-il seulement innocent ? Le doute n'en finira plus de vous habiter. David E. Kelley est passé maître en la matière. Créateur dans les années 90 de Ally McBeal ou The Practice, il s'est spécialisé depuis dans l'adaptation de romans policiers à succès sur le petit écran. On lui doit notamment Big Little Lies et The Undoing, avec Nicole Kidman en vedette, ces dernières années. Cette fois, il s'attaque à un grand classique du genre : le livre de Scott Turow (1987) qu'Alan J. Pakula avait mis en images dans les années 1990 avec Harrison Ford dans le rôle-titre. La série Présumé Innocent - quatre fois plus longue que le film - lui permet une adaptation plus exhaustive, qui va même un peu plus loin dans l'autopsie d'un mariage en ruines, que Rusty et sa femme tentent à tout prix de sauver.
Mais ce qui enflamme réellement, c'est la prestation d'un Jake Gyllenhaal insaisissable, qui n'en finit plus de nous questionner, cultivant à l'infini l’ambivalence de son personnage bien décidé à ne jamais montrer son vrai visage. Jouant avec le soupçon et les ficelles d'un genre qu'il connaît par cœur, David E. Kelley fait monter la tension et s'amuse d'un scénario vénéneux qui récite ses classiques avec une jubilation communicative. Dans une ambiance 90's qui ne renierait pas John Grisham, les flashbacks suintent le sexe. L'atmosphère insidieuse qui écrase la salle d'audience fleure bon le thriller judiciaire de papa, en attendant l'excitant du dénouement et la révélation finale (tenue bien à l'abri des journalistes). Verdict : on regarde !
Présumé Innocent, en 8 épisodes, à voir sur Apple TV+ et Canal + en France à partir du 12 juin.
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