Découvert grâce au film coup de poing Bullhead (les garçons qui l'ont vu en sont encore traumatisés), le charismatique acteur belge Matthias Schoenaerts, 35 ans, a littéralement explosé avec son rôle dans De rouille et d'os, de Jacques Audiard, au côté de Marion Cotillard, pour lequel il s'avance en tant que grandissime favori pour le César du meilleur espoir masculin.En attendant la cérémonie qui se tiendra le 22 février au Théâtre du Châtelet et qui célébrera le cinéma français de l'année écoulée, Première a rencontré la star belge qui sera omniprésente en 2013, puisque nous le retrouverons notamment dans Blood Ties de Guillaume Canet (avec Mila Kunis et Clive Owen) et The Loft (avec Karl Urban et James Marsden), alors qu'il tournera aussi Suite française aux côtés de Kristin Scott Thomas et Michelle Williams.Première - Imaginons. Tu gagnes le César, qui aimerais-tu avoir comme remettant ?Matthias Schoenaerts - Mon père, sans aucune hésitation.A qui ce César ferait-il le plus plaisir ?Ma mère qui m’a soutenu depuis le début serait la plus fière. Sinon... mon agent ! Quelle est ta plus grande récompense jusqu'à maintenant ?Je ne peux pas te dire. J’ai eu la chance ou la malchance de gagner plusieurs prix que je ne suis jamais allé chercher... du coup, je ne les ai même pas dans les faits et je n’ai jamais vécu ce moment. Mais ma plus belle récompense, c’est d'avoir eu la chance de tourner avec Jacques Audiard. Après Bullhead, c'était la plus belle récompense que je pouvais imaginer. Aucun prix ne pourra me donner cette joie-là. C'est incomparable. C'est le plus beau prix.Qu'est-ce que tu serais prêt à faire pour un César ?Préparer un speech.Plutôt Joaquin Phoenix (rien à foutre des récompenses) ou Bérénice Bejo (tu éclates en sanglots) ?Mais quelle question étrange... ! Je ne sais pas prévoir comment je vais me sentir, je n'anticipe jamais. Je suis déjà honoré d'être élu... heu nommé. On dit nommé hein ? Je suis élu nommé ou élu ? (…) (Le maquilleur : Vous êtes nommé, c’est déjà exceptionnel !) Ha oui, merci, merci. Je suis très honoré... c’est... chouette... ? Bon, ce que je sais c’est que je ne retiens pas mes émotions. Mais bon, je ne vais pas pleurer, c'est pas la fin du monde non plus... ! Je prendrais du plaisir c'est sûr. Mais après c'est l'instant, on ne sait jamais ce qui se produit. Au fond, j'en sais rien, peut-être même que je pleurerais. On pense qu’on réagit d’une certaine façon et puis le moment venu, on réagit d’une façon totalement différente. C’est toujours comme ça, on se découvre toujours à chaque occasion.Le rôle de ta vie : Quoi ? Où ? Quand ? Avec qui ?Hamlet. Ce soir. Dans mes rêves.Ton "César moment" préféré ?"César Moment"... ? Genre un moment des César célèbre ? Là, désolé... Je ne suis pas du tout au courant de ce qui s'est passé. Mais pas du tout... J’ai vu une super interview avec Jeanne Moreau cette semaine ; comme elle a reçu un César ça compte ? Nan parce que sinon, je ne peux pas répondre. J'ai jamais vu les César. Ça passe pas à la télé quand même ? (Le maquilleur : Si, sur Canal+). Haaaaa OK. Mais en Belgique on capte pas... on ne connaît pas ça nous.Un acteur ou un rôle qui vous a donné envie de faire du cinéma ?Daniel Day-Lewis dans Au nom du père, un film sur l’IRA. Cette performance m'a littéralement bousculé alors que j’étais très jeune. Sinon un rôle que mon père a joué lorsque j'étais très jeune. L'Apologie de Socrate - il l'a joué 1500 fois. C'était une performance tellement juste et touchante que tout à coup la définition d'un comédien prenait un autre sens. Ce n’était plus seulement de la "comédie", c’était... il partageait quelque chose qui va beaucoup plus loin que le divertissement. Ça dépassait tout ce que j'imaginais, c'était... très profond.Retrouvez dans le prochain numéro de Première un portfolio consacré à tous les espoirs 2013 du cinéma français, disponible dès le 30 janvier en kiosques.La bande-annonce de De rouille et d'os : Propos recueillis par Clara Guislain
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