Le pitch : Un vieux monsieur fait appel au service d’une étudiante call-girl. Leur rencontre ne se déroule pas comme prévu.  Ca vaut quoi ? Cela fait dix ans exactement, depuis Ten, que Kiarostami tente de donner un second souffle à sa carrière de cinéaste, irréprochable jusqu’alors. De films collectifs anodins (Tickets, Chacun son cinéma) en oeuvre expérimentale assommante (Shirin), il n’a pas réussi sa mue, Copie conforme, son premier film hors d’Iran, n’ayant pas été le sursaut escompté. Dire qu’on attendait beaucoup de Like someone in love serait donc excessif. Le tournage au Japon et le sujet du film laissaient néanmoins de quoi espérer. La première séquence est formidable : l’héroïne, dans un bar, se dispute au téléphone avec son fiancé, bavasse avec une « collègue », puis s’explique avec son mac. Suite de plans-séquences fixes, ce prologue démontre le savoir-faire intact de Kiarostami en termes de mise en scène et de direction d’acteurs. Mais quand il s’agit de s’attaquer au vrai sujet du film (la prostitution et ses corollaires : l’image de soi détériorée, le rapport au client, la gestion de la double vie), Kiarostami pointe aux abonnés absents. Aucun discours sociétal au programme, rien d’autre que la vision dépassée d’un réalisateur vieillissant qui met dos à dos femmes un peu cruches et hommes immatures. Le cinéaste iranien ne se réinvente pas à l’étranger, il s’enfonce. Christophe Narbonne  La scène choc : Elle est hors-champ, comme souvent chez Kiarostami, et intervient à la fin du film quand le fiancé de l’héroïne pète un plomb. C’est de toute façon trop tard : il y a des chances que vous dormiez.Christophe NarbonneSuivez toute l'actu cannoise sur notre dossier spécial avec Orange Cinéday