Rashōmon d’Akira Kurosawa (1950)
DAIEI

Peu d'oeuvres ont donné naissance à un adjectif. Pour tout savoir sur "l'effet Rashōmon", c'est ici !

Dans le Japon de la fin Heian (794-1185), quatre personnes présentent des versions très différentes d'un même crime. Un bûcheron ayant découvert un corps, un procès est ouvert. La première version du crime est celle du bandit qui avoue être l'auteur du meurtre, puis on découvre celle de l'épouse qui dit avoir tué son mari, puis celle du défunt samouraï qui, par la bouche d'une medium raconte s’être suicidé. La quatrième version est à celle du bûcheron qui, revenant sur sa déclaration, annonce avoir été témoin de la scène...

Au début des années 1950, Rashōmon, d’Akira Kurosawa, fut une révolution. Comment cette oeuvre a-t-elle bouleversé l'histoire du cinéma ? Voici les détails, à l'heure où ce classique est à l'honneur sur France 4. Elle est aussi visible gratuitement sur France.TV jusqu'au 24 juillet prochain.

C’est le film qui a tout déclenché. Avant lui, le Japon ne figurait pas vraiment sur la cartographie du cinéma mondial. Du moins, observée depuis l’Occident. Un Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1951 et un Oscar du meilleur film étranger l’année suivante, vont obliger les cinéphiles du monde entier à regarder désormais vers le soleil levant. 

Rashōmon donc, d’un certain Akira Kurosawa, 40 ans à l’époque et déjà une solide filmo (une dizaine de longs à son actif). Ce film situé dans le Japon médiéval tourne autour du corps d’un homme sans vie au cœur d’une forêt. Quatre témoins dont le mort lui-même, pour quatre visions différentes d’une même histoire. Qui a fait le coup et pourquoi ? Où se situe la vérité ?  « Une histoire à quatre voix, qui raconte leurs quatre versions de l’enfer. », vantait alors la bande annonce.

Ce qui fascine ici est la façon dont le récit interroge lui-même sa propre intégrité. Cette mise en parallèle de points de vue différents oblige la narration à se régénérer sans cesse. Une structure qui évoque évidemment le récent Dernier duel de Ridley Scott. Il n’a toutefois pas fallu attendre si longtemps pour retrouver « l’effet Rashōmon » à l’écran. Citons par exemple L’Ultime razzia de Stanley Kubrick (1956) ou Basic de John McTiernan (2003). Martin Ritt, lui, fera un remake du film d’Akira Kurosawa avec Paul Newman baptisé L’Outrage en 1964.

Une série adaptée de Rashômon de Kurosawa en développement