Le réalisateur de L'Incroyable Hulk (de retour à 21h10 sur 6ter) a raconté dans Première la naissance du MCU.
Louis Leterrier a accordé au printemps 2022 une longue interview à Première pour parler de sa carrière bien remplie. Le réalisateur français l'a construite principalement à l'international, aussi à l'aise aux commandes de blockbusters (Le Transporteur, Insaisissables) qu'à la mise en scène de séries (Dark Crystal, Lupin). Ils nous raconte notamment son expérience chez Marvel, lors de la fabrication de L'Incroyable Hulk avec Edward Norton, quand le MCU de Kevin Feige n'en était qu'à ses débuts. Au même moment, Jon Favreau, alias Happy Hogan, préparait le premier Iron Man, et Edgar Wright (Shaun of the Dead) planchait sur Ant-Man, dont il a finalement abandonné la réalisation.
Nous republions ses propos pour patienter jusqu'à la rediffusion de son film de super-héros, en ce mardi soir sur 6ter.
L'Incroyable Hulk 2 : Louis Leterrier raconte les suites que vous n'avez pas vuesC’est ce désintérêt pour les bandes qui vous a poussé à quitter EuropaCorp, alors que vous auriez pu y réaliser des films pendant vingt ans ?
Si j’étais resté là-bas, j’aurais probablement fait ça oui, Taken 3 et Le Transporteur 5... J’ai été très content de faire ce genre de films à un moment donné, mais ce n’était pas ça qui m’intéressait vraiment. J’avais 26 ans, j’apprenais le métier... Un beau jour, je me suis mis à chercher un agent en France pour me trouver d’autres projets, mais personne ne voulait me représenter. J’ai découvert que quand tu es chez Besson, tout le milieu t’évite. Ça m’a un peu réveillé et je me suis dit qu’il fallait que je parte là où se faisait le cinéma que j’aimais. Je suis donc allé aux États-Unis pour voir les gens de Marvel et leur demander si ça les intéresserait de lancer un studio.
C’était les balbutiements du MCU... Et pour moi, c’était soudainement l’occasion de sortir d’un système – même si je m’entendais très bien avec Luc et les gens d’Europa... J’ai donc fait mon Hulk là-bas, mon premier film américain... De nos jours, un réalisateur de films de super-héros ne peut s’occuper que des scènes de comédie. Une deuxième équipe se concentre sur l’action pendant qu’une autre gère les effets spéciaux. Et même si à la fin tu supervises l’ensemble, ce n’est pas vraiment pareil. Moi à l’époque, je faisais tout, l’action, la comédie, les scènes avec des effets spéciaux. À l’ancienne, quoi.
Vous avez vraiment contribué au lancement du studio Marvel ?
Oui, oui. À la base, dans le bureau des créatifs, il y avait Jon Favreau, Edgar Wright et moi. C’était vraiment nous trois, dans une toute petite pièce de travail. On était même présents tous ensemble au Comic-Con pour annoncer le truc et la salle, déjà pas bien grande, n’était qu’à moitié pleine. Kevin Feige était déjà dans les parages mais, à l’époque, c’était simplement le bras droit d’Avi Arad [fondateur de Marvel Studios]. Marvel Studios était une PME.
Ils vous ont rappelé après Hulk ?
Oui, on s’est souvent revus par la suite. On avait évoqué ensemble Les Gardiens de la galaxie. Ils m’ont proposé Thor aussi... Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas parlé avec les gens de Marvel, mais on échangeait régulièrement. J’aime bien garder le contact et, à vrai dire, je n’ai pas d’ennemis dans ce milieu. Même chez Sony après l’affaire Grimsby, je n’ai développé d’inimitié avec personne... Et c’est pour ça aussi que je reviens tourner en France : je suis toujours soucieux d’élargir mon horizon. Je veux faire des films français, des films américains, des films anglais... Là je tourne à Chicago, ensuite je pars réaliser un projet en Afrique. Je me balade quoi.
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