Daniel Radcliffe, Gary Oldman et Alfonso Cuaron sur le tournage de
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Alfonso Cuaron nous raconte comment il a pu prendre certaines libertés en adaptant Harry Potter 3.

TF1 rediffuse ce soir Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, considéré par de nombreux fans comme le meilleur film de la saga. Il est pourtant celui qui s'éloigne le plus de l'univers imaginé par cette dernière, le réalisateur Alfonso Cuaron (Y Tu Mama Tambien, Gravity...) ayant réussi à intégrer son propre style en mettant en scène cet épisode. Avouant qu'il n'avait jamais lu les livres quand il a été contacté par la Warner Bros, il expliquait à sa sortie dans Première avoir finalement découvert le monde de Harry Potter grâce à son ami Guillermo del Toro, puis avoir obtenu l'aval de l'auteure en personne pour se détacher de ses livres. Voici un extrait de son entretien, auquel participait également le producteur David Heyman :


Quiz : Êtes-vous un vrai Potterhead ?

David Heyman : J’avais toujours imaginé le troisième épisode comme une révolution esthétique. 
Le Prisonnier d’Azkaban est le roman où les enfants  passent dans le monde de l’adolescence. Il fallait qu’on  perçoive ce tournant, que la série devienne plus sombre,  et un peu plus moderne aussi – regardez les costumes!  Pour ça, j’avais besoin d’un réalisateur qui ait un univers très fort. J’ai personnellement insisté pour qu’on  prenne Alfonso [Cuarón]. À l’époque, il sortait de Y tu  mamá también. Mais il avait également signé La Petite Princesse et sa vision de l’adolescence m’intéressait  tout particulièrement. Il comprenait la magie et le merveilleux et, surtout, il avait prouvé qu’il savait diriger des enfants. Je crois que, inconsciemment, ce choix  traduisait notre désir d’emmener la saga vers quelque  chose de plus radical.

Alfonso Cuaron : Quand ils m’ont approché, j’étais  plus que surpris. D’ailleurs, si j’ai apporté une chose  à la saga, c’est ma naïveté ! Je ne savais rien de Harry Potter avant qu’on me propose le job. Je n'avais pas lu les livres. (...) Je savais  que cette histoire touchait des milliards de fans et qu’il était important d’honorer le travail de J.K. Rowling. Il fallait aussi respecter les fondations posées par Chris,  dont les deux volets avaient connu un énorme succès. Le défi était d’arriver à signer une œuvre personnelle  malgré ces contraintes. J’ai longtemps hésité, pensant que je n’arriverais pas à réaliser quelque chose d’intime,  que je me ferais dévorer par la taille du projet. Et c’est encore Guillermo qui m’a convaincu. Un jour que nous  discutions du projet, il m’a dit : « Si tu sers le matériau  avec pureté et honnêteté, tu feras ton film le plus personnel. » J’avais son feu vert et un mantra. J’ai plongé. 

Rupert Grint dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (2004)
Warner Bros

David Heyman : On a tout de suite vu qu’Alfonso voulait faire un film très personnel, mais qui serait raccord avec l’univers de Jo. Rétrospectivement, c’est facile de dire : « Cuarón? Super choix. » Mais à l’époque, je vous  avoue que lorsque j’ai été voir le studio pour leur annoncer que nous voulions que ce soit lui qui réalise le film, je  n’en menais pas large. C’était un pari très audacieux. Mais ce n’est que lorsqu’il m’a annoncé qu’il avait engagé un marionnettiste d’avant-garde, Basil Twist, pour étudier les déplacements d’un Détraqueur que j’ai compris à quel point Alfonso allait être radical. Il avait par ailleurs tout prévu. Il avait non seulement son film en tête, mais il avait également imaginé la manière dont il allait y parvenir. 

Alfonso Cuaron : J.K. m’a demandé de rester fidèle non pas au livre, mais à l’esprit du livre. « Ne sois pas 
littéral. »
Les romans sont de plus en plus longs. Fourmillent de détails. Si on veut leur rendre vraiment justice, alors on développe une minisérie. L’idée que nous avons eue avec Steve Kloves, c’est de trouver le thème central du roman et de s’y tenir. Ce qui n’y répondait pas, toutes les scènes qui s’en écartaient, on les mettait de côté. L’autre défi pour moi, c’était d’intégrer une équipe qui était devenue une véritable famille. De plus, je voulais les emmener dans mon univers... 

Daniel Radcliffe : "Alfonso Cuaron et Gary Oldman ont fait souffler un vent de liberté sur Azkaban"