Le choix de Première L’Attentat de Ziad Doueiri avec Ali Suliman, Reymond Amsalem et Evgenia Dodena.Synopsis : Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu’elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d’origine arabe, opère les nombreuses victimes de l’attentat. Au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui annoncer que la kamikaze est sa propre femme. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre.D’après l'oeuvre de Yasmina KhadraL’avis de Première : À des années-lumière du manichéisme politique, religieux et psychologique dans lequel Ziad Doueiri aurait pu aisément tomber, c’est au contraire en déclinant une palette de nuances impressionnante que son film s’empare d’un sujet extrêmement sensible. À travers la quête de vérité d’un homme en état de choc, menée avec l’intensité d’un thriller prenant aux tripes (découverte progressive de l’impensable, traque haletante d’un imam islamiste), le cinéaste prend le pouls d’un Moyen-Orient tiraillé entre désir de paix et résurgence d’une haine nourrie par l’histoire d’un pays sans cesse en conflit. Doueiri ne se départit pourtant jamais d’une humanité aussi attentive que pétrie d’ambiguïté. L’ensemble est porté par des comédiens constamment impliqués et par un élan de cinéma qui convertit le lyrisme naturel du format Scope en une grâce superbement maîtrisée. La fascination visuelle nourrit en permanence la puissance douloureuse du propos. Toutefois, si L’Attentat doit susciter la polémique, ce ne sera pas en raison de ses prises de position ni de ses accusations, mais de l’obstination fiévreuse qui anime sa volonté de débusquer l’indicible. Non pas pour le saisir ni le juger en place publique, mais pour tenter de l’appréhender, de le regarder en face et de le comprendre. D’où, à la vision de ce long métrage très maîtrisé, une implosion en forme de choc émotionnel, artistique et moral dont il est difficile de ressortir indemne.Bande-annonce : Choix N°2 : Ginger et Rosa de Sally Potter avec Elle Fanning, Alice Englert, Annette Bening.Synopsis : A Londres dans les années 60, Ginger et Rosa, deux ados inséparables, vivent ce moment unique du passage de l'enfance à l'âge adulte. Entre parano de la guerre froide et apprentissage de la liberté, révolution sexuelle et féminisme politique, blue jeans délavés et rock contestataire, cigarettes et premiers baisers, elles entrent en rébellion contre leurs mères, pour finir par se déchirer, irrémédiablement.L’avis de Première : Sur le papier, on ne peut pas faire moins original que ce roman d’apprentissage sur fond de guerre froide où tout est première fois – baiser, cigarette et prise de conscience. Mais Ginger & Rosa est un peu plus qu’un Diabolo menthe à la sauce british, et ce, grâce au regard singulier de Sally Potter (Orlando, Rage), dont la mise en scène épouse les afféteries ados pour mieux mettre à nu la vulnérabilité du passage à l’âge adulte. En évoluant peu à peu du récit initiatique vers un drame oedipien plus inattendu, le film donne aussi à voir une Angleterre pas si conventionnelle que ça. À la manière néoclassique de Terence Davies dans The Deep Blue Sea ou de Joe Wright dans Reviens-moi, Sally Potter entend au fond dépoussiérer le film d’époque. Si elle n’égale pas ses deux compatriotes, c’est qu’elle se laisse trop souvent prendre au piège de la préciosité. Un écueil qu’évitent avec élégance les deux jeunes interprètes, la vénéneuse Alice Englert et la lumineuse Elle Fanning, que l’on ne quitte pas des yeux.Bande-annonce : Choix N°3 : Very Bad Trip 3 de Todd Phillips avec Zach Galifianakis, Bradley Cooper et Ed Helms.Synopsis : Suite et fin des aventures de Phil, Stu, Alan et Doug. Cette fois, il n'y a pas de mariage, ni de fête d'enterrement de vie de garçon. Qu'est-ce qui pourrait donc bien dégénérer ? Mais quand la petite bande du "Wolfpack" s'en mêle, il faut être prêt à tout…Pas de critique pour le moment.Bande-annonce :Voir les autres sorties de la semaine ici