"Very Bad Trip 3 ne répètera pas le schéma des précédents volets", assurait jusqu'à l'overdose l'intégralité de l'équipe du film. C'est exact : pas de blackout, pas de gueule de bois, mais pas de fou rire non plus dans ce troisième et dernier épisode de la saga. Todd Phillips a effectivement laissé tomber sa vieille recette mais n'en a pas trouvé d'autre, et se repose totalement sur ses personnages, quitte à en faire leur propre caricature. La répartition des rôles est plus déséquilibrée que jamais puisque cette fois c'est Alan le cinglé (Zach Galifianakis) qui est au centre, privant ses deux compères (Ed Helms et Bradley Cooper) de leurs coups d'éclats précédents. La quête de maturité de cet homme enfant après le décès de son père fait de Very Bad Trip 3 non pas une redite des épisodes 1 et 2, mais de Date Limite, autre film de Phillips dans lequel Galifianakis partageait l'écran avec Robert Downey Jr. Conscient de l'impact d'Alan depuis le début de l'aventure, le réalisateur cherche à tout prix la phrase culte pour un résultat artificiel qui fonctionne rarement. Pas plus que l'intrigue, qui ne sait jamais où aller : on garde certains points de repère (Doug kidnappé, des revenants du 1er film...), mais le rythme semble paralysé par l'absence des nuits débridées qui faisaient le sel de la saga. Le Wolfpack est fatigué et ce sont les autres personnages qui donnent le change. Outre John Goodman en truand classique consterné face au trio, la délirante Melissa McCarthy vole la vedette dès qu'elle apparaît et forme un duo percutant avec Galifianakis, mais le temps d'une scène seulement. Reste Leslie Chow (Ken Jeong), incarnation du chaos et principal ressort comique du long-métrage, bloqué dans un film trop prévisible qui ne peut que laisser une impression de gâchis. (...)