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My name is Hallam Foe, de David Mackenzie Si Jamie Bell, en incarnant Billy Elliot, a certainement joué l’un des plus beaux rôles d’enfants de l’histoire du cinéma, une fois l’âge de raison arrivé, David Mackenzie lui a donné un très joli rôle d’adolescent. Mais pas n’importe lequel : de ces outsiders qui fascinent Mackenzie, parce qu’ils donnent toujours l’impression de ne jamais trouver leur place.C’est un fait, Jamie semble Bell et bien abonné aux rôles de jeunes garçons paumés : avant, il était Billy, un petit garçon qui, à l’école comme à la maison, était dans ses petits souliers. Les troquer contre des chaussons de danse, c’était sa façon à lui d’exister. Là, il est Hallam, et il n’est pas franchement plus à l’aise en société. Mais ce qui le botte, c’est d’observer des individus, et d’oublier sa vie dans celle des autres. Billy voulait faire le spectacle, tandis qu’Hallam se contente d’observer celui de la rue, se hissant sur les toits pour obtenir une vue panoramique sur ces êtres en mouvement dont les journées remplissent les siennes. Solitaire et farfelu, Hallam Foe pourrait s’appeler Allan Poe, tant son imagination est débordante… il est d’ailleurs persuadé que sa belle-mère a tué sa mère pour épouser son père. Après une violente dispute, ce drôle d’oiseau quitte la campagne écossaise et le nid familial, et fait des toits d’Edimbourg son nouveau perchoir. Là, le garçon solitaire se met à épier une jeune femme solaire, qui ressemble étrangement à la mère qu’il a perdue.Dans ce joli film, tout est une question de points de vue : Hallam a beau jouer les acrobates et s’accrocher aux cheminées pour trouver le bon, en réalité rien n’est sûr quant à sa fiabilité. Mackenzie s’amuse à nous égarer en alternant différentes visions, et c’est avec plaisir que l’on se laisse balader, remarquait Première en 2008 : « L'un des atouts de ce long consiste à maintenir un degré d'ambiguïté constant grâce à l'alternance des points de vue. Celui d'Hallam Foe est naïf mais puissamment impliquant. Ce va et vient constant entre réalité et fantasme donne une dynamique assez forte qui finit sur une note très satisfaisante ».Parfois borderline, souvent complètement abracadabrant, My name is Hallam Foe bascule parfois vers l’improbable. Mais, comme le soulignait Première, « c'est le propre d'un mélodrame réussi que de suspendre l'incrédulité. Quitte à nous faire avaler des salades ».Les salades de Mackenzie, voilà qui accompagnera à merveille votre diner.My name is Hallam Foe, à 20h35 sur ArteMargot Delaunay  Et aussi : Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love à 22h30 sur Canal+Voyez comme ils dansent, de Clause Miller à 20h55 sur Canal+Dérive mortelle de Hans Horn à 20h40 sur RTL9