Grâce à lui et au Fieald, les dimanches soirs ne sont plus sombres. Ce dimanche 17 avril, la plus ancienne scène ouverte quitte le Trévise pour une soirée exceptionnelle au Palace pour célébrer les 20 ans du festival.Propos recueillis par M-C. NivièreQuel est le principe de cette scène ouverte ?D’être votre soirée… Les artistes, inconnus ou en devenir, présentent pendant 5 minutes de leur travail. Ils s’inscrivent le soir même, sans sélection, avec le risque de se planter ou de triompher. Le public est là pour les encourager, ou leur dire gentiment stop. Le spectateur vient avec ce sentiment que, nulle part ailleurs, il ne vivra une telle soirée. Il ne sait pas ce qu’il va voir, ce qui va se passer sur scène. C’est l’inconnu et, de nos jours où tout est formaté, c’est une belle aventure authentique. Et l’équipe d’animation « met le feu » ?L’animation c’est l’habillage qui harmonise la soirée. Au début, je présentais seul. Puis Dany (Boon) a fait l’accompagnement musical. A l’arrivée du pianiste Sylvian Coudène, Dany m’a rejoint sur scène pour animer. Pris par le succès naissant de son spectacle, il est parti et j’en ai profité pour ouvrir à d’autres afin de constituer une équipe d’animation. Depuis, un renouvellement s’opère naturellement. Intégrer l’équipe d’animation du Fieald, c’est accepter de vivre intensément une aventure artistique et humaine, car l’argent n’existe pas entre nous, tout le monde est bénévole ! Ces fondamentaux ont toujours été respectés, c’est peut-être la raison d’une telle longévité.Comment est née cette idée folle ?J’habitais avec Jérôme L’Hotsky (cofondateur) sur une péniche où l’on faisait régulièrement des fêtes. Un jour, nous avons décidé d’organiser quelque chose de « hors normes ». Les invités avaient deux obligations : apporter une bouteille et passer sur scène ! Soixante-dix personnes se sont présentées, la partie « spectacle » a duré jusqu’à 4 heures du matin, la partie « fête » jusqu’à midi !! La semaine suivante, ils étaient le double ! Nous avions le sentiment frénétique de toucher du bout des doigts « l’underground ». On a ouvert une brèche en créant cet événement chaque dimanche soir…Pourquoi ce nom, le Fieald ?Pour vous embêter ! (rire). Avec un titre aussi long que le Festival international d’expression artistique libre et désordonnée, nous étions sûrs de ne pas rentrer dans les cases du Pariscope. Sans mentir, c’était la première idée ! « Expression libre » parce que les artistes pouvaient présenter ce qu’ils voulaient, et « désordonnée » pour le ton de la soirée. Nous avons alors créé l’association l’Art Seine pour gérer cela.De la péniche au Trévise, le succès a été vite.En allant voir jouer notre « berger », Gustave Parking, nous avons découvert le Berry Zèbre. La salle nous a plu et nous y sommes restés trois mois. Mais il fallait déjà trouver plus grand, alors j’ai timidement frappé à la porte du Café de la Gare. Philippe Manesse m’a accordé un soir, pour voir. Nous y sommes restés presque deux ans ! Une pure folie ! Très vite, les soirées ont démarré avec autant de monde dehors que dedans ! Puis, en 1993, notre « berger » nous a menés au théâtre Trévise, Thierry Manciet nous a accueillis à bras ouverts et nous avons immédiatement senti que nous étions chez nous !!Vingt ans, c’est une traversée dans l’histoire de l’humour…En 1990, nous étions dans la « nouvelle vague » des humoristes qui campaient des personnages, Elie Semoun, Michel Muller, Elie Kakou, Dany Boon… Ensuite nous avons connu la période des bandes : les Robins des Bois, les Voilà, la Bande Originale… Ensuite, avec Jamel, Eric et Ramzy, Tomer Sisley, est arrivé le stand up qui a rendu l’humour plus accessible, car cela repose avant tout sur la nature de l’artiste. A la fois un bien et un mal, certains ont cru qu’il suffisait de raconter sa vie dans un micro pour être drôle… Aujourd’hui, grâce à Laurent Ruquier, une nouvelle génération vient de débarquer, comme Olivier de Benoist, Les Lascars Gays, Jérémy Ferrari, Arnaud Tsamère, Garnier et Sentou, Constance…Quelles vont être les réjouissances au Palace ?On va faire un Fieald avec des passages d’artistes, des animations, et, c’est sûr, des dérapages. Cela va être, comme d’habitude, un joyeux bordel ! On va tenter de construire une soirée où des artistes connus, comme Elie Semoun, Jean-Luc Lemoine, Titoff, Sophia Aram, Fabrice Eboué, vont apparaître sous des aspects inconnus. L’idée est de préserver un ton libre en privilégiant l’imprévu. Le pari : vivre une soirée intime et underground à mille personnes. Plus qu’une soirée anniversaire, un rêve émotionnel !!Les 20 ans du FIEALD au Palace>> Réservez vos places pour la soirée des 20 ans du FIEALD !
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- INTERVIEW - Luc Sonzogni, fondateur du FIEALD
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