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Detective Dee 2 : un petit best of de Tsui Hark

The Lovers (1994)

Cette histoire d'amour contrarié est également un pilier dans la filmographie de Tsui Hark. Il peut y avoir débat, mais c'est au moins un des films les plus touchants du bonhomme. Pourquoi ? La facilité avec laquelle il joue avec les émotions du spectateur en évoluant du comique au tragique, façon<em> Écume des jours</em> (le livre, pas le film), avec tout autant de poésie à l'image, reste unique. Mais surtout, une réelle innocence se dégage du long-métrage, celle après courent toute leur vie certains réalisateurs sans jamais s'en saisir. Ici, on s'oublie avec un plaisir non dissimulé dans cette romance hallucinée, et c'est tant mieux. 

Il était une fois en Chine (saga)

Clairement la franchise qui reste indissociable du nom Tsui Hark. Il n'a pourtant pas réalisé tous les films, se contentant de produire le 4e et le 6e opus. Mais comme beaucoup d'autres, c'est surtout sur le second volet de 1992 que l'on va se concentrer. L'histoire se déroule toujours à la fin du XIXe siècle, et se concentre cette fois sur Le Lotus Blanc, une secte qui attaque les Britanniques. Cela permet au film de combiner reconstitution historique, allégorie politique avec, forcément, l'action et les arts martiaux virtuoses. Un des points culminants de la carrière du cinéaste. C'est également considéré, à juste titre, comme un des meilleurs films de Jet Li. 

Green Snake (1993)

Nouvelle preuve s'il en était besoin qu'on a affaire à un homme dont l'imagination ne connaît pas ou peu de limites, Green Snake est un monument de poésie. A travers l'histoire de deux serpents « réincarnés » en jeunes filles et en proie à un dilemme amoureux, on assiste à un spectacle de toute beauté, où la recherche de la perfection esthétique est palpable tout du long. 10 ans ont passé depuis Zu, et Tsui Hark maîtrise désormais des effets spéciaux encore plus modernes, ce qui ne gâte rien. Quant au scénario, il n'est pas pour autant laissé à l'abandon, loin de là : tout le côté symbolique de l'intrigue fonctionne parfaitement, entre émotion et audace. 

Bonus : Double Team (1997)

Oui, Double Team est bien ce film d'action navrant bien que pas foncièrement honteux, avec Jean-Claude Van Damme et Dennis Rodman, basketteur devenu acteur le temps d'un film (on ne peut pas vraiment dire qu'il ait fait carrière, même s'il est rigolo tout le monde a vu illico que ce n'était pas son truc). On imagine avec un peu de peine le cinéaste regarder a posteriori cet ovni grotesque dans sa filmo, mais bon. En tant que metteur en scène il a sauvé les meubles, il lui reste sa réalisation efficace dans les scènes d'action... On se console comme on peut. Si cela a suffi à lui faire comprendre qu'il n'y avait rien pour lui à Hollywood, c'est peut-être un mal pour un bien, non ? 

Detective Dee 2 : un petit best of de Tsui Hark

Cette semaine sort Detective Dee 2 La Légende du dragon des mers, toujours réalisé par Tsui Hark. Le temps passe, et il faut bien admettre que depuis maintenant 35 ans, le cinéaste Hongkongais est fidèle au poste. Malgré des périodes un peu moins inspirées que d'autres, il demeure un des metteurs en scène contemporains les plus prolifiques (plus d'une quarantaine de longs-métrages) et créatifs. Malheureusement il est bien moins (re?)connu et surtout mis en avant ici que dans son pays natal. Pourtant son cinéma regorge de trouvailles, le bonhomme ne cessant jamais de se réinventer, ce qui donne un attrait à la plupart de ses films, même ceux qu'on juge les moins importants.Bref, il était temps de livrer un petit best-of, subjectif et non exhaustif bien sûr, du grand Tsui Hark, que certains appellent « le Spielberg chinois ».Yérim Sar (<strong>@YerimSar</strong>)

The Blade (1996)

Dans la catégorie sabres, The Blade se pose là et n'a clairement pas volé son titre. Quand Hark décide de titrer son film ainsi, c'est pour envoyer toute la concurrence aux oubliettes, on l'aura compris. Mission accomplie avec brio, mais pas seulement. Car chez le Hongkongais, rien n'est jamais gratuit, et les combats aussi géniaux soient-ils doivent toujours être justifiés (une leçon qu'a bien retenue un certain Gareth Evans, papa des deux The Raid). Du coup, pas question d'abandonner son goût pour le sous-texte limite philosophique, les intrigues de second plan, et surtout un vibrant hommage au folklore de son pays, car il s'agit à la base d'un conte connu de tous. 

Detective Dee 2 : La légende du dragon des mers (2014)

Un prequel qui permet au cinéaste de retourner à la légèreté, avec une large place pour l'humour qui le caractérise et un côté presque enfantin dans l'intrigue. Celle-ci louche d'ailleurs sans complexe sur des références occidentales (Vernes, Conan Doyle) pour lesquelles l'intéressé n'a jamais caché son admiration (il avait par exemple déclaré être fan de superhéros à l'époque de <em>Zu</em>). Le mélange avec l'univers typiquement chinois donne une atmosphère assez inédite, et le divertissement est toujours au rendez-vous. Une nouvelle façon de se réinventer après tant d'années ? Réponse en salles. 

La Légende de Zu (2001)

Véritable démonstration de force de tout ce dont est capable un réalisateur déchaîné, La Légende de Zu signe le retour de Tsui Hark dans son univers le plus épique, avec cette fois les moyens techniques et les effets spéciaux des années 2000. Du coup, tout est encore plus démesuré qu'avant, du début à la fin le long-métrage est un traumatisme esthétique. Malin, le cinéaste est resté en-dessous de la barre des 1h45, ce qui ne fait que décupler l'impression de non-stop qui se dégage tout du long. Bien entendu il y a à nouveau toute une symbolique sur l'importance de certaines valeurs, voire même de la réflexion. Mais soyons clairs, c'est ici avant tout le styliste qu'on est venu voir. 

Detective Dee : le Mystère de la Flamme Fantôme (2011)

Retour au film historique avec le premier opus des aventures de Detective Dee. Précisons d'abord que le personnage est une figure mythique incontournable en Chine. Evidemment, Tsui Hark ne l'utilise que pour mieux se l'approprier, en faisant discrètement un symbole de son côté distant face au pouvoir, par exemple. Mais surtout, Dee signe le retour du registre de la grande aventure épique dans le cinéma du Hongkongais : tout doit être impressionnant, et devinez quoi ? Ça l'est, pour peu qu'on regarde le film dans de bonnes conditions. En comparaison avec le reste de la liste, le cinéaste semble s'être assagi, mais n'a rien perdu de son savoir-faire. 

Zu, Les Guerriers de la montagne magique (1983)

Zu, c'est LE film qui permet de comprendre à quel point le cinéaste voit grand. Sur la forme, le long-métrage est un festival d'idées de mise en scène (avec un « détail » qui inspirera les Wachowski 16 ans plus tard sur Matrix, mais chut), du cinéma grand spectacle qui laisse pantois, encore aujourd'hui, notamment grâce au sens du montage du réalisateur.Sur le fond, c'est une synthèse, peut-être pas parfaite mais époustouflante, des contes asiatiques et leur dimension fantastique. Un jeune élu pas forcément héroïque au départ rejoint de puissants guerriers pour empêcher la fin du monde. Oui, c'est vu et revu, et c'est bien en ça que Tsui Hark est surdoué. Si on se remet dans le contexte, c'était l'époque où des tentatives assez calamiteuses de concurrencer Star Wars fleurissaient. Le Hongkongais, lui, est allé carrément chercher les experts qui avaient travaillé sur Tron et La Guerre des étoiles, pour l'assister. Ce sont eux qui sont au service de son univers, et non l'inverse : il n'est pas question de copie. 

Time and Tide (2000)

Time and Tide est un concentré du côté énergique de Tsui Hark. On abandonne ici toute la fantaisie évoquée précédemment. Cette fois c'est l'action pure avec pour toile de fond les ressorts habituels utilisés dans son cinéma. Certes ça fait moins rêver, mais c'est diablement efficace : il va droit au but en s'essayant à l'épure comme jamais auparavant. Et forcément, ça lui réussit. Ce thriller qui paraîtra certainement excessif à certains ne souffre d'aucun temps mort, c'est même l'inverse : personne n'a jamais le temps de souffler, surtout le spectateur. Une expérience à ne pas louper. 

Cette semaine sort Detective Dee 2 La Légende du dragon des mers, toujours réalisé par Tsui Hark. Le temps passe, et il faut bien admettre que depuis maintenant 35 ans, le cinéaste Hongkongais est fidèle au poste. Malgré des périodes un peu moins inspirées que d'autres, il demeure un des metteurs en scène contemporains les plus prolifiques (plus d'une quarantaine de longs-métrages) et créatifs. Malheureusement il est bien moins (re?)connu et surtout mis en avant ici que dans son pays natal. Pourtant son cinéma regorge de trouvailles, le bonhomme ne cessant jamais de se réinventer, ce qui donne un attrait à la plupart de ses films, même ceux qu'on juge les moins importants.Bref, il était temps de livrer un petit best-of, subjectif et non exhaustif bien sûr, du grand Tsui Hark, que certains appellent « le Spielberg chinois ».Yérim Sar (@YerimSar)