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Edge of Tomorrow suit Cage (Cruise), un soldat qui hérite d'un curieux don en tuant un assaillant alien : à chaque fois qu'il meurt, sa journée recommence. La promo du film ne mentait pas en annonçant un héros qui décède 200 fois, et Doug Liman s'en donne évidemment à cœur joie avec un montage malin qui n'épargne rien à son « héros ». En binôme avec Rita (Emily Blunt), Cage rate à peu près tout en boucle avant d'être au point. Ce qui pourrait n'être qu'une astuce est parfaitement intégré à l’action et permet de renverser de nombreux codes du genre. La faculté unique du protagoniste de reprendre tout à zéro dès qu'il est éliminé donne très vite un côté jeu vidéo jouissif à la mise en scène, et s’avère être une source inépuisable d'humour : la manière dont il prend ses marques en tentant différentes approches pour échapper à sa situation, l'avantage qu'il a sur les autres personnages, et le cynisme de Rita, la seule au courant de son pouvoir, qui l'entraîne et n'hésite pas à l'abattre dès qu'elle estime qu'ils n'avancent plus... Edge of Tomorrow baigne dans un second degré rare pour le genre, d’ailleurs renforcé par la nature du héros, soldat en première ligne qui n'a aucune envie d'y être. Poltron, maladroit voire carrément idiot, il fait office de boulet durant toute la première partie du film, et ça fait du bien de voir Tom Cruise se lâcher et rappeler à quel point il peut être drôle. A l'inverse, Emily Blunt est carrément un Rambo féminin qui sortirait tout droit d'un Expendables futuriste : lorsque ces deux là sont forcés de bosser ensemble, ça fait des étincelles. La trame et la réalisation sont donc une sorte de cocktail survitaminé qui pioche dans tous les styles à la louche. Le buddy movie pour le duo principal (car heureusement on échappe à la romance niaise, merci la guerre), le film d'extraterrestres de base, l'histoire d'un « élu » seul apte à pouvoir tout stopper grâce à son pouvoir, et bien sûr le principe de la boucle qui évoque à la fois Un Jour sans fin et Source Code en permanence, saupoudré d'un zeste d'Il faut sauver le soldat Ryan. Si le long-métrage ne transcende jamais ses modèles, il jongle avec eux d'une façon diablement efficace. Trop de combats répétitifs au front ? Hop, on bascule dans une scène comique, puis les héros font face à l'administration militaire avant de repartir à l'assaut des envahisseurs. Cet équilibre tient presque jusqu'au bout, même si le dénouement reste fatalement banal et prévisible. Évidemment on peut regretter que Edge of Tomorrow se contente d'être juste divertissant et ne cherche jamais à dépasser ses propres références, ou l'absence de trauma du héros qui au bout d'un moment ne se soucie plus du tout de mourir, ou encore que les personnages secondaires n'aient jamais le temps d'exister, limités qu'ils sont par la boucle à répétition. Mais il faut bien admettre que l'on n'est pas là pour ça et que le long-métrage annonce clairement la couleur dès le départ. Plutôt que de voir un film de voyage dans le temps trop bourrin, on peut retenir d’Edge of Tomorrow un film d'invasion extraterrestre drôle et original. Le travail de Liman est autant l'un que l'autre.
Toutes les critiques de Vivre, mourir, recommencer : Edge of Tomorrow
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"Edge of Tomorrow" réussit brillamment à marier les genres.
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Le film avance vite et pas seulement parce qu’il y a beaucoup de séquences, mais aussi parce qu’il a un sacré sens de l’humour. Les blagues écrites pas [Christopher] McQuarrie sont évidentes, parce que sa voix est sans aucun doute présente dans le film. Son style malin ajoute plus de caractère à un blockbuster d’été déjà énergique, propulsif et charismatique. C’est exactement le genre de film dont l’été a besoin.
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"Edge of Tomorrow" est le croisement improbable et réussi d'"Il faut sauver le soldat Ryan", de "La Guerre des Mondes" et d'"Un jour sans fin". Entre deux Mission Impossible, Tom Cruise (...) démontre un sens de l'autodérision inédit.
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Edge of Tomorrow marche très bien comme un film d’action avec un twist sci-fi, mais ce qui le distingue et qui en fait un véritable blockbuster attendu sont les injections fréquentes d’humour et le charme inégalé que seul Cruise peut apporter à ce type de projet. Ne vous y trompez pas, Cruise est le choix parfait pour ce rôle et ce film et c’est son aisance avec à la fois l’histoire et sa tonalité qui permet à Edge of Tomorrow de vraiment impressionner et en faire un film qui mérite d’être vu, revu, encore et encore (et encore)
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De la bonne SF, loin des blockbusters à gros effets estampillés Marvel, mais qui n'a pas à rougir de la comparaison.
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Les effets sont excitants, convaincants et prenants dans cette bataille d’action chaotique, qui est filmée de façon immersive, comme si vous y étiez.
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“Un jour sans fin” et “Starship Troopers” sont incroyablement compatibles dans “Edge of Tomorrow”, un thriller de science-fiction intelligemment conçu et exécuté. Hélas, le succès du film risque vite de retomber, car il ne semble pas avoir de buzz. C’est dommage, car ce divertissement amusant n’est pas seulement une des meilleures récentes performances de Cruise, mais c’est aussi sans aucun doute le film le plus plaisant que Doug Liman ait réalisé en 12 ans depuis “La Mémoire dans la Peau”.
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Un film habile au service du projet cruisien : foncer à toute berzingue.
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Le rythme effréné laisse peu de place pour le développement des personnages ... Mais le film est plein d'imagination, un spectacle de sensations fortes à revendre.
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S’il déçoit dans d’ultimes développements où il renoue avec les mécanismes de résolution les plus académiques du genre, "Edge of Tomorrow" brille dans sa façon de se colorer de teintes élégiaques et cruelles entre deux séduisantes giclées d’action ou de comique répétitif (...).
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Une tornade de science-fiction ludique et frénétique qui imite les meilleurs (Aliens, Matrix, Un jour sans fin), tout en offrant quelque chose de actuel et - le plus important - de passionnant.
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L’équilibre entre humour, action et love story (avec la soldate de choc Emily Blunt) est respecté, le rythme est soutenu et la narration fluide. Un exemple du genre : épique, malin et palpitant !
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Une histoire sans fin rencontre le jour le plus long. Tout est dans le titre mais il fallait tenir sur la longueur. Doug Liman mais surtout Tom Cruise maîtrisent de bout en bout un scénario aussi joueur qu’ Inception et des scènes d’action guerrières étourdissantes. Véritablement bluffant.
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L’aspect répétitif de l’intrigue aurait pu lasser (Tom Cruise meurt tout de même une vingtaine de fois dans le film !) mais il n’en est rien. Malin, le scénario relance constamment l’intérêt du spectateur et certaines scènes d’action sont carrément impressionnantes, rivalisant sans mal avec les meilleures séquences de jeux vidéo.
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Doug Liman, le réalisateur du premier Jason Bourne : La mémoire dans la peau et de Mr et Mrs Smith, réussit un mix super efficace entre Starship Troopers de Paul Verhoeven et Un jour sans fin d'Harold Ramis. On reste scotché par l’énergie et l’alchimie du couple formé par Tom Cruise et Emily Blunt (Looper, L'agence) très sexy sous leurs exosquelettes monstrueux !
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De l’entertainment à l’état brut, mélangeant Il faut sauver le soldat Ryan, La Guerre des mondes et Un jour sans fin, que seul Tom Cruise pouvait si bien porter.
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Blockbuster vraiment pas idiot dans un premier temps, EDGE OF TOMORROW déplace ensuite les enjeux sur un terrain plus classique. Fini de jouer, le dernier quart bénéficie toujours de l’aisance d’un Tom Cruise spectaculaire (le film lui doit une grande part de son cool) mais s’enlise dans des scènes d’action de bas niveau et dans une ambiance nocturne du pire effet, sans compter des décors qui sentent le préfabriqué. Tout s’assagit et rentre dans le rang, il n’y a plus le pouvoir de séduction du dispositif. Pire, la fin est un déni de l’intelligence forcenée dont le film a fait preuve. Il y a comme une victoire volée du mainstream sur ce qui était pour sûr l’œuvre quasi psychédélique, quasi expérimentale, d’un réalisateur visionnaire.
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Tom Cruise n’a plus besoin de metteur en scène pour briller : tel un soliste qui volerait les prérogatives de son chorégraphe, il guide le mouvement de l’intérieur, en invitant les autres danseurs à se joindre à la ronde.
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Si Emily Blunt ne brille guère en compagne guerrière du héros, celui-ci, incarné par Tom Cruise, joue sur du velours, car l'exercice musclé implique une bonne dose d'humour.
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Réalisé par un autre, Edge of tomorrow aurait sûrement pu être une réussite. Mais de la part de Doug Liman, on se contentera d’un blockbuster aux allures de série B intrigante, souvent exaltante, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.
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Rencontre improbable entre Starship Troopers (1997), de Paul Verhoeven, et Un jour sans fin (1993), d’Harold Ramis, Edge of Tomorrow ne révolutionne pas le cinéma de science-fiction mais se révèle
très efficace grâce à son scénario riche en boucles spatio-temporelles et son action non-stop. Amateur du genre (Minority Report, La Guerre des mondes, Oblivion), Tom Cruise est excellent en soldat arrogant et lâche qui fait son baptême du feu et devient un véritable héros. -
Un blockbuster grand public qui, s'il ne surprend pas, promet au moins de passer un bon moment. Doug Liman livre un premier film de science-fiction réussi.
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La science-fiction renouvelée par un récit ludique et malin inspiré des jeux vidéos, où l'on a plusieurs vies.
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Dans le fatras de références auxquelles le film s'abreuve (Un jour sans fin, Minority Report, La Guerre des mondes), l'argument de la science-fiction était toujours au service d'une fable, alors qu'ici il ne fait qu'alimenter la frénésie rutilante d'un blockbuster de plus, qui se préoccupe bien peu de figure humaine. Qu'a-t-il à nous raconter, en définitive, sinon l'éternel clonage de la star Tom Cruise qui, encore une fois, ne naît pas héros mais le devient ?
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Étrange film que ce blockbuster malin et agressif dans ses deux premiers tiers, qui s'empresse finalement de rejoindre les rails de la nullité institutionnelle.
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par Caroline Vié
C’est bien ficelé, propre sur soi et sans génie. On en viendrait même à se dire que le film illustre à merveille la carrière de Tom Cruise qui refait souvent la même chose avec juste ce qu’il faut de différences pour que ses fans ne s’en lassent pas… Une filmographie sans fin?