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Les critiques de la Presse

  1. par Thomas Baurez

Chef opérateur pour les projets cinéma de Yann Arthus-Bertrand (Human...) Emmanuel Cappelin signe ici son premier long-métrage, un documentaire co-réalisé avec Anne-Marie Sangla, également monteuse du film. Derrière son titre à priori léger fleurant bon la rom-com, se cache un constat édifiant sur le « déclin incontrôlé » de notre planète ravagée par une surproduction qui entraîne un dérèglement climatique irréversible. Peu réjouissant donc et quand on sait que l’une des théories vantées dans le présent film se nomme la collapsologie ou « politique de l’effondrement », on se pose peu ou prou, la même question qu’un des intervenants face à tant de sinistrose : « C’est bien beau tout ça, mais puisque tout est déjà foutu, comment trouver l’énergie collective pour se battre encore ? »  C’est tout l’enjeu de ce documentaire que de démontrer qu’un combat se doit avant être avant un sursaut face à l’inéluctable.

Le film prend pour point de départ un rapport visionnaire écrit en 1972 par Dennis et Donella Meadows avec Jorgen Randers, Les limites de la croissance qui avait alors marqué le jeune Emmanuel Cappelin. Les auteurs y prophétisaient le chaos actuel et poussaient un cri d’alarme contre la superproduction et la surconsommation. En 2021, notre folie a converti les craintes du passé en réalité tangible et hypothéqué sérieusement notre futur sur Terre.

Si les intentions d’un tel film sont forcément bonnes et louables, le ton faussement intimiste du documentaire avec cette prépondérance d’une voix off lénifiante, altère un peu la force de persuasion de l’ensemble. Dommage car la force de certaines images (beauté paradoxale de cargos chargés de containers fendant les océans) se suffisait à elle-même et n’avait pas besoin de commentaires. Le réalisateur qui voulait à tout prix éviter de rajouter une pierre à l’édifice déjà bien garni de films alarmistes sur un même sujet, donne l’impression d’être absorbé par son sujet et son envie de bien faire. Il n’empêche que le discours qui transparait de tout ça, invite à la réflexion et donc à l’action.