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La coupure qui donne son titre au dernier film de Fatih Akin est celle qui prive de voix le héros, joué par Tahar Rahim, au cours de ce qui s’avère la scène la plus forte de cette épopée à l’ambition considérable. Plus généralement, il s'agit de résumer très symboliquement l'épineux sujet du génocide arménien, dont les effets – massacres et déplacements de population sur fond de fanatisme religieux – sont traités pour faire écho à une actualité très contemporaine. Le script, coécrit par Mardik Martin, auteur de "Mean Streets" et de "Raging Bull", et les moyens importants donnent au film des allures de superproduction hollywoodienne. Mais Tahar Rahim a beau faire, son personnage est plus réactif que véritablement actif et le récit ressemble à une succession de scènes d'exposition. Surchargé par ses bonnes intentions, "The Cut" peine à décoller.
Toutes les critiques de The Cut, la blessure
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film puissant, loin du clinquant à la mode, sobre et cohérent. (...) Fatih Akin peint une fresque historique digne d'un David Lean.
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Tout est documenté, précis, intelligent, inattaquable. Fatih Akin célèbre avec une touchante sincérité la fraternité entre les êtres et le cinéma de Charlie Chaplin. Mais, comme paralysé par l'ampleur de sa tâche, il a laissé fuir l'émotion qui n'éclate que par moments, intenses mais brefs.
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Boursouflé et académique, dépourvu de toute analyse, "The Cut" de Fatih Akin n’est pas à la hauteur de son sujet
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"The Cut" reste entièrement et irrémédiablement terni par cet attachement écrasant au travail bien fait, au tour de force du fignolage de l’histoire reconstituée jusque dans ses détails les plus repoussants, au détriment de toute connexion personnelle réelle avec le sujet.
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Malgré des qualités certaines de fabrication, "The Cut" reste malheureusement un produit consensuel, en pilotage automatique, cherchant à ne mécontenter aucun public. On préférait "Fatih Akin" sur le terrain moderne des personnages déboussolés de Head-on qui nous bouleversaient bien davantage.
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Célébré pour son audace, sa sobriété, sa capacité à instiller tension et âpreté dans ses mises en scène, le cinéaste allemand livre une épopée classique souvent lourde dans son rythme, son émotion dictée, son interprétation affectée, trop appuyée dans le rendu des atmosphères, le travail sur les lumières et les décors.