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La comédie, Julien Carpentier connaît sur le bout des doigts pour avoir notamment travaillé avec Mathieu Madénian, Thomas VDP et Monsieur Poulpe. Mais à l’occasion de son premier long, il a choisi un pas de côté en s’aventurant vers un type de comédie plus émouvante, celle capable de vous ficher autant les larmes aux yeux que le sourire aux lèvres autour d’un duo mère- fils. Pierre, 33 ans, fleuriste dont la petite boutique cartonne et Judith, fantasque et excessive qui redébarque dans sa vie après deux années passées loin de lui. Un éloignement volontaire de sa part à lui pour faire soigner la bipolarité dont elle souffre, dans un lieu spécialisé. Mais une relation à la « ni avec toi, ni sans toi » puisque son amour profond pour elle l’empêche de s’en détacher et au fond de se construire en tant qu’adulte. La Vie de ma mère parle de cette maladie si singulière où on passe de l’euphorie la plus totale à la dépression la plus profonde, presqu’en un claquement de doigts. Mais sans une once de misérabilisme ou d’obsession d’un happy end hors sol à marche forcée. Grâce à une écriture des personnages tout en subtilité et un duo de comédiens au diapason. William Lebghil- Agnès Jaoui qui, dans la peau de ces personnages que tout a priori oppose, déploient des trésors de nuances au fil de ces scènes où ce qui les lie va prendre peu à peu le pas sur tout le reste. Au- delà des mots, un sourire, un regard, un silence leur suffisent pour tout se dire et tout nous raconter.