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1430. Jeanne d’Arc, prisonnière d’un seigneur français qui va la vendre aux Anglais, tombe de son donjon. Suicide ? Évasion ? Toujours est-il que Jeanne n’entend plus ses voix et que, abandonnée par Dieu, elle se mure dans un silence tenace, se fichant d’être vivante et enfermée puisqu’elle est déjà morte et libre. Des plans sur un ciel bleu, des parois grèges, de l’herbe verte, un corps blessé... Dommage que Ramos finisse par lâcher l’ascétisme pour l’obscurantisme. Car, dans cette ode fascinante au mystère de la Pucelle d’Orléans, il rejoint ses grands prédécesseurs.
Toutes les critiques de Jeanne captive
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film allie la soif d’infini de Jeanne et une sensualité radieuse, l’évocation de la magie d’une nuque féminine, l’illumination d’une plage secouée par les flots, l’épreuve imposée à la vierge dénudée pour la pousser au parjure.
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Quelle mauvaise idée a eue Philippe Ramos de tenir lui-même la caméra avec ces flaques de lumières saturées qui mangent l'image, ce point approximatif. D'autant que la trivialité de cette texture numérique s'accorde bien avec celle du scénario et des dialogues.
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Philippe Ramos emprunte des chemins singuliers, avec un art primitif et vagabond. (...), il façonne un étrange paysage médiéval peuplé d'hommes rudes et de symbolisme mystique.
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L’intelligence et la qualité d’un beau travail, celui d’une main artisanale qui évide ou remplit les cadres dans un sobre équilibre, avec assez de précision et de parcimonie dans les mouvements pour créer une belle illusion d’atemporalité plutôt que de stricte reconstitution.
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Le film est ascétique, semble gréé par des lampes de bougies. Thierry Frémont a la voix douce qui convient. Ainsi que le regard.
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Les scènes s’enchaînent, inégales, mécaniques, comme un enfilage de sketches désorganisés et sans équilibre. Manque au final une chose fondamentale : l’émotion.
Seuls les derniers plans, panthéistes, miraculeusement weerasethakuliens, parviennent à nous en procurer un peu.
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Perdus dans cette reconstitution bridée et dans une mise en scène qui dissimule en permanence les faiblesses techniques du film, les acteurs s’escriment en vain à être crédibles. On pourra toutefois rendre justice aux dernières séquences, non dénuées de charme, en grande partie grâce à la présence d’Amalric. Et à une tentative d’expérimentation louable, qui ouvrira peut-être la voie à d’autres essais plus convaincants, pour extirper Jeanne de sa constante mystification et proposer une autre vision de cette figure passionnante.
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"Jeanne captive" aborde la légende de la Pucelle en se concentrant sur ses derniers mois et sa résistance aux geôliers anglais au lendemain d’une tentative de suicide ratée.
Il y a du "Silence de la mer" dans cette chronique de la résistance littéralement illuminée de l’intérieur par son interprète principale. Le film de Philippe Ramos pourra paraître austère – il l’est souvent – mais il a le mérite de briser l’icône au profit d’un magnifique portrait de femme qui vacille entre son patriotisme et sa foi en Dieu.
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Tout évoque une mauvaise farce fantastico-médiévale.