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Quand, encore agent immobilier, Olivier Bourdeault envoie par la poste son premier roman sur lequel il avait planché pendant deux ans, comment imaginer la success story qui va suivre ? Car best- seller couvert de prix et de critiques louangeuses, déjà adapté en BD, en pièce radiophonique et au théâtre, son En attendant Bojangles connaît une nouvelle vie, sur grand écran, où l’on retrouve Camille et Georges, ce couple qui n’envisage la vie avec leur fils que sous le prisme du plaisir et de la fantaisie, loin de la banalité du quotidien. Et ce jusqu’au jour où Camille va un peu trop loin dans la folie et devient une menace pour elle- même et les autres. Après le loupé des Traducteurs, Régis Roinsard renoue ici avec un univers coloré à la Populaire, surtout dans la première partie d’un récit qu’il réussit à faire sien sans le trahir. Par son parti pris de raconter cette histoire du point de vue de Georges (Romain Duris, séduisant dans une énergie proche de L’Arnacoeur) et non de son fils ou en prenant franchement ses distances avec le roman dans sa dernière partie. On sent le cinéaste plus à l’aise dans les moments joyeux où l’espièglerie est aux commandes. Mais quand le ton se fait plus noir voire désespéré, il peut s’appuyer sur une Virginie Efira, à l’aise, elle, dans tous les registres. De la facétie à la tragédie. Parce qu’elle sait mettre du tragique dans la joie et de la frivolité dans le drame. C’est elle qui donne le tempo du récit, ses éclats de rire, ses moments de grande émotion. Elle a beau squatter les écrans à un rythme d’enfer, on ne s’en lasse pas !