-
« Garbo rit ! » C’était le slogan avec lequel la MGM avait lancé Ninotchka. Pour Bullet Train, Sony aurait pu mettre : « Brad Pitt s’amuse ! ». Parce que c’est sans doute la seule raison d’aller voir ce polar un peu usant. Dès le début le pacte est clair : ca va flinguer à tout va. Sept tueurs à gage ont pour mission de mettre la main sur une mallette qui se trouve à bord d’un train lancé à grande vitesse. Le spectateur ne quittera pas le train, eux non plus. Car pour récupérer la mystérieuse valise, tous les coups sont permis. Dans un délire fluo, grand-guignol, tout le monde s’agite comme dans les classiques de Matthew Vaughn période britannique. A coup d’esbrouffes visuelles et de Tarantinades (un ou deux dialogues rigolos), le film s’engage donc à pleine bourre sur la voie du spice-polar. Le savoir faire technique est évident, l’originalité un peu moins. Ca empile les références et les cadavres avec une rythmique millimétrée, ça déroule le rouleau compresseur du shoot-em-up parodique en le saturant d'effets visuels. Ca multiplie les chorégraphies de combats impressionnantes. Mais ça n’empêche pas cet océan clipesque, de s’assécher dans un délire lourdingue et un peu niais. Reste donc Brad Pitt. Qui s’amuse. Et qui est toujours amusant à regarder dans ces circonstances-là. Mais est-ce bien suffisant pour aller s’enfermer en salles ? En période de canicule sans doute…