Anarchiste de gauche, connu pour ses positions anticléricales, anticolonialistes ou antisionistes, Maurice Sinet (de son vrai nom) est un électron libre. Un personnage haut en couleur qui dénote dans une ère où la chape de plomb du politiquement correct ne laisse plus guère de place aux types de son espèce, amateurs de dérapages pas toujours contrôlés. Plume à la main ou micro devant la bouche. Très tôt, Siné embrasse la vocation de caricaturiste. Il en fait son métier et atterrit à L'Express après avoir débuté à France Dimanche et récolté le prix de l'Humour Noir Xavier Forneret pour Complaintes Sans Paroles (1955). Déjà, sa liberté de ton dérange. Siné n'est pas du genre à plier. Alors, il change d'air. Une bougeotte qui l'amènera une première fois à Charlie Hebdo, en 1981, puis en collaborateur de l'émission Droit de Réponse de Michel Polac, à L'Evènement du Jeudi, puis à nouveau à Charlie où il pose ses valises en 1992. Un peu passé aux oubliettes, il livre chaque semaine sa chronique, "Siné sème sa zone", dans une certaine indifférence. Jusqu'à ce fameux numéro du 2 juillet 2008 où le dézingueur signe un paragraphe s'attaquant à Jean Sarkozy : "Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit !". D'abord passée inaperçue, la chronique est signalée par Claude Askolovitch, lui-même informé par l'entourage du fils du président, qui accuse Siné d'antisémitisme. Philippe Val, qui assure lui ne pas avoir lu la chronique avant publication, licencie le dessinateur le 15 juillet. Pour beaucoup, le directeur de la publication de Charlie trouvait là une occasion en or de se débarrasser d'un employé encombrant qui affichait régulièrement des opinions opposées aux siennes au sein même du journal. Attaqué en justice, Siné profite du barouf médiatique pour lancer sa propre publication, Siné Hebdo, dont le premier numéro s'écoule à 150 000 exemplaires en septembre 2008. Le 24 février 2009, il est finalement relaxé de l'accusation d'antisémitisme.
Nom de naissance | Siné |
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Nationalité | Français |
Genre | Homme |
Profession(s) | Interprète |
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