Officier de marine, Francesco De Robertis dirige à la fin des années 30 le Service cinématographique du ministère de la Marine. Il déploie une grande activité et, après un documentaire, Mine in vista (1940), il réalise la même année S. O. S. 103 (Uomini sul fondo), un long métrage à mi-chemin entre la fiction et le documentaire sur le naufrage et le sauvetage d'un sous-marin. Après avoir supervisé le premier film de Roberto Rossellini, le Navire blanc (1941), De Robertis continue à tourner pendant la guerre des films d'ambiance militaire consacrés à la marine ou à l'aviation, Alfa Tau ! (1942), Uomini e cieli (1947, RÉ 1943), Marinai senza stelle (1949, RÉ 1943). Dans ces films, il fait preuve d'une attention aux hommes tout à fait inhabituelle pour l'époque. Son appel systématique à des comédiens non professionnels généralement des soldats qui interprètent leur propre rôle , son sens très sûr de documentariste, qui le conduit, par exemple dans Alfa Tau !, à donner de la guerre une vision réaliste aussi bien du point de vue des militaires que de celui des civils le désignent comme un des précurseurs du néoréalisme. Après la guerre, De Robertis tourne encore plusieurs films liés à la marine (Fantasmi del mare, 1948 ; Sabotages en mer Mizar, 1953 ; Uomini-ombra, 1954 ; l'Aventurière de GibraltarLa donna che venne dal mare, 1957) sans jamais retrouver la force qui fut la sienne au début des années 40.