Ferzan Ozpetek

Ferzan Ozpetek, le plus italien des cinéastes turcs, a acquis une notoriété internationale avec des films comme Hammam, Le Dernier harem (sorti dans plus de trente pays) et surtout La Fenêtre d'en face (quatre David di Donatello, équivalent italien de nos César).Réalisateur, scénariste et acteur, Ferzan Ozpetek naît le 3 février 1959 à Istanbul. Arrivé en Italie en 1978 en tant qu’étudiant, il suit les cours d’Histoire du Cinéma à l’Université La Sapienza à Rome. En 1982, il complète sa formation en fréquentant les cours d'Histoire de l'art et d’histoire du costume à l'Académie Navona et de mise en scène de théâtre à l’Accademia d'Arte Drammatica Silvio D'Amico. Après une collaboration au théâtre vivant de Julian Beck, il réussit à se rapprocher du monde du cinéma dès 1982. Il débute alors comme premier assistant-réalisateur et directeur de casting de Massimo Troisi, Maurizio Ponzi, Ricky Tognazzi, Sergio Citti et Francesco Nuti. Il s’essaie aussi au métier d’acteur sous la direction de Maurizio Ponzi dans Son contento en 1983.Entre 1992 et 1993, il signe plusieurs films publicitaires, tout en officiant comme correspondant pour des journaux turcs tels que Milliyet et Sanat Dergisine.En 1997, Ferzan Ozpetek se lance dans la réalisation avec son premier long-métrage, Hammam. Alessandro Gassman (fils de Vittorio Gassman) y tient le rôle du jeune homme restaurant le dernier vestige d’un patrimoine familial, un hammam, dont il hérite après le décès de sa tante. Le cinéaste stambouliote tente, dans ce premier film, de redécouvrir ses racines turques à travers ses yeux d'immigré en Italie C’est un triomphe : révélation à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, nombreux prix dans les festivals (Mar Del Plata, Annecy, Valence) et succès planétaire (France, Grande-Bretagne, Espagne, Scandinavie, Allemagne, Pays-Bas, Japon, États-Unis).Deux ans plus tard, Ferzan Ozpetek réalise Le Dernier harem, qui, comme son premier film, parle de son pays natal, la Turquie. Il propose une description lyrique des derniers jours de l'Empire ottoman, avec, à l’affiche, Lucia Bose et Marie Gillain. Cette dernière campe une esclave d’origine italienne qui se retrouve dans un harem. Elle se rapproche alors de l’eunuque (Alex Descas) chargé de veiller sur l'ensemble du harem. Également présenté au cinquante-deuxième Festival de Cannes (section Un Certain regard), à Toronto, Palm Springs et Londres, il confirme le succès du premier long-métrage et connaît une large distribution mondiale (plus de trente pays). Les années suivantes seront marquées par deux de ses plus grands succès, Tableau de famille (2001) et La Fenêtre d'en face (2003), qui lui valent honneurs et récompenses.Tableau de famille raconte l’histoire d'une femme (jouée par Margherita Buy) qui découvre la relation extraconjugale de son mari avec un amant (incarné par Stefano Accorsi). Ferzan Ozpetek signe son premier film véritablement italien, selon ses dires. Tableau de famille est considéré en 2002 comme le film de l’année en Italie. La Fenêtre d'en face remporte quant à lui quatre David di Donatello (Meilleur Film, Meilleur Acteur, Meilleure Actrice et Meilleure Musique), sans oublier le Crystal Globe Award au Vary International Film Festival. L'acteur italien Massimo Girotti y interprète son dernier rôle avant de s’éteindre. Le travail créateur de Ferzan Ozpetek continue, avec la même constance et qualité, comme en témoignent Cuore Sacro en 2005 (David di Donatello de la Meilleure Actrice pour Barbora Bobulova et du Meilleur Scénographe pour Andrea Crisanti), Saturno contro (2007) et le drame A Perfect Day (2008), dont il signe la mise en scène et le scénario.