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Vide ! LE VIDE. Quelques bimbos locales traversent le boulevard du palais sur leurs talons haut. Deux ouvriers s'activent sur des barrières et les vigiles à l'entrée du bunker se tournent littéralement les pouces (ils sont 5 pour fouiller mon sac). Il est 22h30. Bienvenue à Cannes.OK : le festival ne commence que demain soir, mais d'habitude, la veille, la fête a déjà commencée : on a le droit à la furie des fans, des journalistes ("T'es logé où? t'as une accréditation de quelle couleur ? Tu fais qui demain ?"), des PR (prononcer Pillère - les attachés de presse US) et des starlettes en mal d'amour ou de reconnaissance ("mais si je te dis, elle joue dans l'épisode 4 de Gossip Girl, c'est la copine de blablablablabla). Pourtant, jamais la ville du cinéma n'a parue aussi morte. La faute à la crise dont tout le monde nous rabat les oreilles ? Une chose est sure : crise ou pas, cette année, les stars seront au rendez-vous et quelques films devraient faire frémir les festivaliers. Tarantino, Pitt, Diane Kruger, Pixar, Gaspar Noé, Lars Von Trier... les mavericks auteurisants vont faire péter les coutures. Dissoudre la bienséance et laisser parler le cellulo. On pourrait tranquillement vous parler des deux tendances lourdes de ce festival (l'animation et le cinéma de genre en force sur la croisette), disserter sur le retour des encartés (Almodovar, QT, Von Trier, Hanecke... ENCORE ?), discuter de la sélection (paraît-il géniale)... Mais non : là, à 23h, à quelques heures de l'ouverture, du 62ème festival de Cannes, ce qui frappe, c'est le vide. A la même heure, demain, on aura vu La-haut, on sera heureux et on se sera fait happer par le tourbillon cannois. Jusqu'ici tout va bien !