Le parquet de Paris a requis un procès contre le réalisateur pour agressions sexuelles aggravées sur l'actrice Adèle Haenel quand elle était jeune adolescente.
Presque 7 ans après le lancement de #MeToo, on pouvait avoir l’impression que le mouvement s’était tassé, notamment en France où peu de condamnations ont suivi les témoignages. Or, depuis quelques mois une seconde vague semble déferler sur le cinéma français.
Récemment, les langues se sont déliées autour du cas de Gérard Depardieu. Sophie Marceau, Laure Calamy, Vahina Giocante, Miou-Miou ou encore Isabelle Carré ont ainsi pris la parole pour dénoncer les comportements de l’acteur sur les plateaux de tournage et les violences faites aux femmes dans le milieu. Et plus de 2500 artistes ont signé une "contre-tribune" pour "refuser la banalisation" après le texte en soutien à Depardieu qui avait été signé par 56 personnes.
Cette semaine, c’est Judith Godrèche qui est sortie du silence pour porter plainte contre Benoit Jacquot et accuser Jacques Doillon d’abus sexuels. Elle était mineure au moment des faits. Le témoignage de l’actrice, qui raconte le tournage d’une scène de sexe dans un film où Benoit Jacquot avait décidé de remplacer l’acteur, est glaçant.
Judith Godrèche a porté plainte contre Benoît Jacquot et accuse Jacques Doillon d'abus sexuelsLe vent est-il en train de tourner ? On a appris ce jeudi que le Parquet de Paris avait finalement requis un procès contre le réalisateur Christophe Ruggia, un peu plus de trois ans après le témoignage d’Adèle Haenel publié dans Mediapart. Cette dernière accuse le cinéaste, qui l'a faite débuter au cinéma dans Les Diables (2002), d’aggressions sexuelles alors qu’elle était encore adolescente.
"Après avoir été bouleversée par le récit de Judith Godrèche, j’ai pris connaissance aujourd'hui même du réquisitoire de la procureure demandant le renvoi de Christophe Ruggia", a fait savoir Adèle Haenel dans une déclaration à nouveau communiquée à Mediapart.
"De lire dans ce réquisitoire que les faits sont suffisamment caractérisés, corroborés par des témoignages et que mes déclarations sont constantes, précises et crues me touche beaucoup. C'est une étape du processus judiciaire mais, à l'évidence, elle est importante".
"Nous ne souhaitons pas faire de commentaire", ont réagi Mes Fanny Colin et Orly Rezlan, avocates du réalisateur jointes par l'AFP.
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