Le long et chaotique parcours d’adoption d’un couple de femmes raconté dans un premier film aussi solaire et généreux que ses irrésistibles interprètes : Ella Rumpf et Monia Chokri.
Toutes deux ont triomphé aux César 2024. Ella Rumpf en révélation pour Le Théorème de Marguerite. Monia Chokri en film étranger avec Simple comme Sylvain. Et Alice Drouard a eu la belle idée de les réunir comme têtes d’affiche de son emballant premier long, découvert à la Semaine de la Critique cannoise. Elles y incarnent Céline et Nadia, un couple au féminin qui attend la naissance de leur premier enfant que Nadia porte. Et le récit, inspiré par ce qu’a traversé la cinéaste, nous entraîne dans l’intimité de ces deux femmes et leur quotidien bouleversé par cette naissance à venir et les questions qu’elle pose à Céline en quête d’une légitimité et d’une place. Alors qu’elle doit se lancer dans les méandres bureaucratiques d’une demande d’adoption (nécessitant notamment de rassembler quinze lettres de ses proches attestant qu’elle désire bien ce nouveau- né et sera capable de « bien » s’en occuper) qui ne va faire que renforcer ces doutes. Des preuves d’amour évolue dans un parfait équilibre entre le concret et le ressenti des choses, forcément différents pour deux femmes aux personnalités aussi dissemblables. On est ici aux antipodes du banal film à sujet. Grâce à la qualité de l’écriture d’Alice Drouard mais aussi à la complicité et l’incarnation de leurs personnages par Ella Rumpf et Monia Chokri. Il y a dans leurs gestes de tendresse comme dans leurs moments de prise de bec un naturel qui donne de la chair et de l’âme au propos. Une énergie, une générosité qui rend les moments plus rudes poignants sans jamais forcer le trait. Irrésistibles de bout en bout.
De Alice Douard. Avec Ella Rumpf, Monia Chokri, Noémie Lvovsky... Durée 1h37. Sortie le 19 novembre 2025







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