Le chorégraphe britannique fait l'objet d'une double présence dans la capitale. Sa dernière création, L'Anatomie de la sensation, débute ce soir à l'Opéra Bastille tandis qu'un documentaire qui lui est consacré est distribué en salle par Mk2 après une diffusion tardive sur Arte lundi dernier.Les collaborations et sources d'inspiration de Wayne McGregor reflètent une personnalité curieuse qui enrichit son art chorégraphique de matériaux empruntés à d'autres disciplines, sans restriction de provenance (arts plastiques, nouvelles technologies, sciences cognitives, opéra, chanson de Radiohead...). Ses expériences l'amènent à travailler aussi bien avec un docteur en neuropsychologie qu'avec des lycéens amateurs, avec les danseurs de ballets classiques ou le chanteur de Radiohead, Thom Yorke pour le clip de Lotus Flowers, à puiser ses motifs chez le naturaliste Charles Darwin ou le peintre Francis Bacon. C'est cette "pensée en mouvement" que capte le documentaire de Catherine Maximoff projeté au Mk2 Bastille. A deux pas, l'Opéra Bastille accueille pour la deuxième fois la créativité explosive du chorégraphe avec L'Anatomie de la sensation, pièce puisant dans les formes, les couleurs et les matières des tableaux de Bacon, tandis que sa première création pour le Ballet de l'Opéra de Paris se nourrissait des travaux de Charles Darwin pour questionner notre évolution corporelle. Rien n'arrête Wayne McGregor quand il s'agit de donner aux corps de ses interprètes matière à danser autant qu'à penser. Sa danse est issue de la fusion entre une réflexion poussée sur notre mécanique physique et sa mise en geste. L'enjeu de son art réside alors dans la transition opérée de la pensée au geste chorégraphique. Le documentaire nous donne accès aux séances de travail en amont, aux phases de recherche plus qu'à une œuvre en particulier. Ce qui importe, c'est le temps ouvert des répétitions, les échanges avec les intervenants, les improvisations, l'émulation de Wayne McGregor et sa phénoménale capacité à creuser son sillon chorégraphique dans chaque question qui l'anime. A l'opéra Bastille, on assiste au contraire à la phase finale du processus, à l'œuvre aboutie, mise en forme et en rythme. Film documentaire d'une part, spectacle de l'autre, ces deux productions sont l'occasion de découvrir ou d'approfondir l'univers d'un chorégraphe passionnant.Par Marie Plantin.>> Réservez vos places pour L'Anatomie de la sensation à l'Opéra Bastille !