Ce soir, en Séance de minuit au Festival de Cannes 2015, un film va faire plus particulièrement parler de lui : le très attendu Love de Gaspar Noé, qui s'annonce on ne peut plus sulfureux. Un "mélodrame sexuel" en 3D sur lequel s'explique longuement le réalisateur, dans une notre d'intention dévoilée dans le dossier de presse du long-métrage."Pendant des années, j'ai rêvé de faire un film qui reproduise au mieux la passion amoureuse d'un jeune couple dans tous ses excès physiques et émotionnels. Une sorte d'amour fou, comme la quintessence de ce que mes amis ou moi-même avons pu vivre. Un mélodrame contemporain qui intègre de multiples scènes d'amour, et dépasse le clivage ridicule qui fait qu'un film normal ne doit pas montrer des séquences trop érotiques alors que tout le monde adore faire l'amour", assure Gaspar Noé."Je voulais filmer ce que le cinéma peut rarement se permettre, pour des raisons commerciales ou légales, c'est-à-dire filmer la dimension organique de l'état amoureux. Pourtant, dans la plupart des cas, c'est là que réside l'essence même de l'attraction à l'intérieur d'un couple. Le parti-pris était donc de montrer une passion intense sous un jour naturel, donc animal, jouissif et lacrymal. Contrairement à mes projets précédents, pour une fois, il n'est question que de violence sentimentale et d'extase amoureuse". "Malgré son petit budget, ce film coloré, au format cinémascope, a été tourné en relief grâce à des nouvelles caméras. J'espère que ce choix rendra l'expérience plus immersive pour els spectateurs. Fasciné par les images en relief, depuis des années je ne cesse de prendre des photos en 3D, argentiques ou numériques. L'enjeu est encore plus troublant lorsqu'on filme un proche dont la vie s'en va. En revoyant les images, on a la sensation d'avoir retenu une partie presque vivante de la personne à l'intérieur d'une petit boîte. Le relief donne l'impression illogique et enfantine d'avoir saisi un moment du passé bien plus qu'une image plate ne le peut. Ce film racontant un amour perdu, j'ai donc pensé que le relief ajouterait à l'identification du spectateur au personnage et à son état nostalgique. De même, la présence d'une voix off ou le choix des musiques sont là pour mieux refléter l'échec émotionnel du protagoniste, aussi paumé dans ses actes que dans ses pensées. Plus que dans mes films précédents, je dois le résultat à l'audace et la confiance ultimes d'Aomi, Karl et Klara qui ont joyeusement accepté de jouer les trois rôles principaux. Grâce à leur conviction, leur talent et leur charisme, Love s'est incarné cent fois mieux que je ne l'aurais espéré. Quant à l'existence même du film, je la dois à l'unique Maraval (Vincent, un des fondateurs de Wild Bunch, NDLR) que vous aurez cette fois le bonheur de découvrir sur un écran large et en volume. De tous mes films, celui-ci est le plus proche de ce que j'ai pu connaître de l'existence et aussi le plus mélancolique. Et je suis très amusé de pouvoir partager ce bref tunnel de bonheurs, d'extases, d'accidents et d'erreurs".Love sortira dans les salles françaises le 15 juillet 2015.À lire également :Cannes 2015 : une nouvelle affiche très sexuelle pour Gaspar NoéCannes 2015 : Love de Gaspar Noé est un "excitant mélodrame sexuel" en 3D
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"Animal, jouissif et lacrymal" : Love de Gaspar Noé sera sexuel ou ne sera pas
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