Première
par Gérard Delorme
Bien qu’il clame son innocence, Ig Perrish est soupçonné par tout son entourage du meurtre de sa petite amie. Il se réveille un matin, avec une paire de cornes sur le front. Dans le même temps, il se découvre des pouvoirs inconnus. Pour son sixième long métrage, Alexandre Aja a adapté une fiction dont les racines fantastiques paraîtront familières – et pour cause, l’auteur étant le fils de Stephen King. Comme son illustre père, il a une façon de pousser à l’extrême certaines hypothèses, parfois jusqu’à la limite du crédible. Ici, la pression exercée sur le personnage principal, y compris par sa famille, sert à justifier l’énergie avec laquelle, seul contre tous, il va se démener pour révéler la vérité. Aja le traite dans une variété de registres, qui vont du thriller à la satire et jusqu’à la comédie sentimentale nostalgique, en hommage à "Stand by me". Ce mélange est intéressant mais encore mal dosé, certaines touches exagérément comiques venant parfois neutraliser les intentions dramatiques d’une même scène. On a beau arguer qu’il vaut mieux pécher par excès que par défaut, comme c’est le cas ici, le mieux est quand même l’ennemi du bien.