Toutes les critiques de Solitaire

Les critiques de la Presse

  1. Malgré tous ses atouts, Solitaire reste déconcertant. Greg McLean exploite peu le décor dont il dispose et de l’immensité de l’Australie nous ne verrons qu’une rivière et une grotte. Quant aux innombrables crocodiles qui y grouillent, seul un mutant rescapé du Jurassique daignera montrer le bout du museau. En revanche, ses apparitions sont impeccablement maîtrisées et le timing des attaques fait monter la tension… que Michael Vartan s’applique à faire retomber aussi sec. Un partenaire idéal pour une Rhada Mitchell toujours aussi peu crédible, mais plus convaincante que le monstre en carton-pâte censé terroriser le casting. Pourtant, malgré ce trio bancal, Solitaire procure sa dose de frissons. Boiteux, mais efficace….

  2. Fluctuat

    Cela aurait pu être un film d'Alexandre Aja, mais non, lui ça sera le remake de Piranhas. Dans le même genre, le survival animalier, l'Australien McLean nous ressort le croco géant mangeur d'hommes, ça s'appelle Solitaire et peut mieux faire.Après Wolf Creek et son survival australian dry, Greg McLean embraye et reste fidèle à ses hommages aux seventies avec un survival animalier, Solitaire (ou Rogue selon les fuseaux horaires). Depuis Les Dents de la mer et Piranhas, personne n'a fait mieux que Spielberg et Dante. Mais McLean n'a pas froid aux yeux, il connaît ses classiques. Profitant donc du règne sauvage et mystique nervant sa belle contrée, nous voilà à bord d'un rafiot de touristes naviguant dans le bush australien à la rencontre de sympathiques crocos géants, dont l'un est bien décidé à faire de ces blancs-becs son garde-manger. On connaît la musique et McLean n'en change guère : exposition, surgissement, accident, survie, confrontation, la structure ne prétend pas réinventer la poudre. Entre respecter un cahiers des charges, ou rester fidèle à un certain classicisme, on pencherait pour la première tout en sentant que le film ambitionne de transformer subtilement des enjeux et des situations connues. Et à ce jeu-là on se laisserait presque séduire au début tant le film mélange assez bien le biotope redneck à la Hooper (on pense au Crocodile de la mort), à une lente installation climatique et spatiale où l'homme est resitué dans un contexte de destitution, simple proie comme une autre.Mais à l'image de la première partie, où McLean s'attache soigneusement, en bon élève, à dessiner le portrait de chaque personnage, le film va vite s'avérer un bréviaire de survie banal misant sur la seule plus-value de ses paysages et leur traitement en huis clos. C'est déjà pas si mal, à défaut de suspens, d'angoisse ou de gore, Solitaire réduit l'immensité de l'environnement à une cellule, il greffe le film catastrophe au survival animalier. On regrette que la lenteur de l'action n'empreigne pas l'espace, McLean peinant à justifier la digression de ses séquences et à rendre pesant la présence du monstre, mais subsiste cette volonté de reconfigurer un contexte pour y réveiller sa sauvagerie en sommeil. Hélas ceci n'enlève pas au film son côté fan boy appliqué et creux : incapable de résoudre l'équation entre la mise en scène et la relecture théorique du genre, McLean ne remplit jamais vraiment le vide qu'il installe avec son croco king size. Une dernière partie semble pourtant montrer la lumière : en pénétrant dans la tanière du monstre, Michael Vartan livre un combat melvillien digne de Moby Dick. C'est peu, pas vraiment réussi ni raté, mais au moins on trouve un peu d'épaisseur dans ce revival sympathique par principe et limité en l'état.SolitaireRéalisé par Greg McLeanAvec Michael Vartan, Radha Mitchell, Sam WorthingtonDurée : 1h 35min. Sortie en salles le 13 août    © TFM Distribution -Exprimez-vous sur le forum cinéma-Lire les fils acteur, réalisateur sur le blog cinéma