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Le premier plan-séquence du film, scotchant, plante le décor. On y suit, vue du ciel, une procession royale (carrosse doré, escorte à cheval) menant jusqu’à un château digne de celui de la Belle au bois dormant. Cut. Dans cette enceinte se déroulent en fait des banquets de mariage à thème auxquels assiste une foule bigarrée. Luciano, qui y fait le mariole en famille, se prend à jalouser une star de la télé-réalité venue cachetonner. Le ver est dans le fruit dès ce prologue cruel où l’on comprend que le héros n’a pas la vie dont il aurait rêvé. Garrone s’emploie ensuite à patiemment déconnecter son personnage de la réalité, dans ce qui ressemble plus à un film à thèse un peu scolaire sur les affres de la célébrité qu’à un « ego trip » tournant au vinaigre. La mise en scène inspirée (magnifique épilogue), l’interprétation du génial Aniello Arena et la présence de figures felliniennes (la Cour des Miracles napolitaine) font regretter cette prudence généralisée.
Toutes les critiques de Reality
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) ce film composé de magnifiques portraits d'une famille aux rondeurs fellinienne est une bénédiction !
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OK, Garrone n’est pas Fellini, et l’on objectera un trop-plein de bons sentiments, quelques ambiguïtés ainsi que l’absence d’une critique sociale un rien acerbe. Mais dans le genre truculent, on en a pour son argent.
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Le conte féroce de Matteo Garrone est plus moral que satirique (..) .
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Garrone signe une fable mélancolique pleine de charme, qui évite la satire en se concentrant sur cet homme à l'arrêt, kidnappé par sa lubie.
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Voici revenu le bon vieux temps de la comédie italienne entre émotion et cruauté. Pourvu que ça dure.
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L'art d'un Fellini était construit sur cette capacité à saisir l'intrusion de l'imaginaire dans la réalité, la "baroquisation" d'un univers désenchanté et implacablement vrai. L'ultime séquence du film de Garrone rappelle ainsi cette hypothèse venue de loin.
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Garrone signe une fable mélancolique pleine de charme, qui évite la satire en se concentrant sur cet homme à l'arrêt, kidnappé par sa lubie.
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Voici revenu le bon vieux temps de la comédie italienne entre émotion et cruauté. Pourvu que ça dure.
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Reality est un coup porté à l'estomac des inconscients, à ceux qui croient encore que de rien, on peut devenir subitement tout. Pour tous les autres, cette plongée de l'autre côté du miroir de la célébrité instantanée est aussi passionnante que formellement maîtrisée.
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Le pari audacieux d’approcher la comédie satirique comporte sa part de risques au vu de l’héritage laissé par Monicelli, Comencini et consorts. Là où Reality déçoit, c’est dans le raccord approximatif, voire longuet, bercé par la musique d’Alexandre Desplat entre une entrée en matière magistrale et un épilogue que l’on ne pouvait espérer plus beau.
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Matteo Garrone signe une fable anti-Endemol plutôt fade.
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Moins puissant que "Gomorra", un peu lourd et trop long, "Reality" brasse parfois du vent mais trouve une véritable grâce dans ses compositions de conte de fées.
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Le talentueux Aniello Arena (Luciano), qui appartint à un gang dans sa jeunesse, est sorti de prison pour incarner avec force et folie ce personnage à la dérive.
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On avait laissé Matteo Garrone avec "Gomorra", on le retrouve ici dépeignant les dommages collatéraux et profonds engendrés par notre société de la représentation tyrannique par l'image. La réalisation est classieuse mais le propos est à peine ébauché.
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Un portrait amusant et touchant.
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Entre deux hommages assumés (...) Matteo Garrone filme avec brio la montée de la paranoïa.
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Trop conventionnelle pour être convaincante, cette tranche de vie napolitaine, filmée de manière assez plate, provoque un certain ennui.
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Le portrait culturel local, tant napolitain que romain, est juste mais très appuyé, souffrant d'une multiplication de scènes répétitives et débouchant finalement sur le conventionnel en matière de critique sociale.
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Une comédie ringarde sur un sujet ringard : difficile d'être aussi peu à l'heure.
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(...) l'ensemble est dilué dans un scénario trop lâche qui aurait mérité quelques coupes, et quelques renforts narratifs.
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En guise de "revival" de feu la comédie italienne, Matteo Garrone nous livre un pensum lourdingue, méprisant et serti d'une réflexion rassie sur la télé-réalité.