Première
par Christophe Narbonne
Le réalisateur Gilles Legrand (L’Odeur de la mandarine) est futé : avec ce titre programmatique, il déjoue toutes les critiques éventuelles sur son film qui, de facto, dénonce « les bonnes intentions » tout en les encourageant. Il est allé jusqu’à confier le rôle principal à Agnès Jaoui, archétype de l’artiste engagée, qui joue une bourgeoise surinvestie dans l’humanitaire, au point de négliger sa famille. Une comédie dramatique un peu méta, donc, qui ironise affectueusement sur les bobos et leurs lubies humanistes, « idiots utiles » du progressisme social. L’abattage de Jaoui, d’Alban Ivanov (en prof d’auto-école ronchon et opportuniste) et des acteurs méconnus qui les entourent ne suffit pas tout à fait à masquer les facilités du scénario, mais contribue largement à le rendre divertissant.