Toutes les critiques de Hellboy II : les légions d'or maudites

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Dans le premier volet, Guillermo Del Toro s’était inévitablement concentré sur les origines de son superhéros paradoxal (un démon qui opère pour les forces du Bien). Cette fois, libéré de ces contraintes, le réalisateur avait les coudées franches pour lancer son personnage dans une véritable aventure. C’est ce qu’il réussit ici, inventant – bien mieux que ne l’ont fait avant lui George Lucas et Peter Jackson – un univers parallèle peuplé de démons, de trolls et de demi-dieux. De fait, Del Toro a beaucoup d’atouts pour lui : une culture exceptionnelle doublée d’une passion sincère pour toutes les formes d’expression du fantastique, auxquelles il rend ici hommage à coups de citations généreuses (qui vont de Frankenstein à Miyazaki en passant par lui-même) ; une imagination illimitée qui remplit l’image de manière tellement riche qu’il faut plusieurs visions pour en faire le tour ; une maîtrise exceptionnelle de l’imagerie numérique, qu’il mêle de façon indétectable aux prises de vues réelles. Du coup, il opère une synthèse miraculeuse entre le langage de la BD et celui du cinéma, entre le registre intimiste de ses films d’auteur et les moyens des blockbusters.

  2. Première
    par Jean-François Morisse

    Il paraît que les suites sont systématiquement moins bonnes que les œuvres qui les précèdent. Ce n’est clairement pas le cas avec cet Hellboy II avec lequel le réalisateur Guillermo Del Toro livre un film plus abouti, plus maîtrisé et pour tout dire plus mature. Les influences esthétiques du Labyrinthe de Pan, son précédent long-métrage, paraissent évidentes mais celles-ci apportent une véritable identité graphique à ce film de super héros qui aurait pu au final n’être qu’un film de super héros de plus. S’ajoute à cette esthétique un background écologique qui fait de cet Hellboy II un film en phase avec les préoccupations de notre époque. Un thème qui apporte un peu plus de profondeur à ce personnage néanmoins toujours adepte de la réplique cinglante et du coup de revolver dévastateur. Hellboy II remplit ainsi parfaitement son contrat en faisant qui plus est évoluer intelligemment le personnage créé par Mike Mignola.

  3. Première
    par Christophe Narbonne

    Depuis leur retour en force sur les écrans, les films de superhéros se divisent en trois catégories : cérébrale (X-Men, Spider-Man, Batman), pop-corn (Les 4 Fantastiques), alternative (Hellboy, Iron Man). En changeant de catégorie (alternative pour pop-corn), Hellboy II fait un bond en arrière côté qualitatif. Variante sensible sur le thème de la monstruosité (motif fétiche de Del Toro), le premier opus laissait pourtant espérer une suite à sa hauteur. Paresse ? Manque d’inspiration ? Toujours est-il qu’Hellboy II gâche l’héritage de son prédécesseur. Réduit à une caricature de freak macho, approximatif et vanneur, le démon rouge se montre finalement moins intéressant que son ennemi du moment, décidé à en finir avec le monde méprisant des humains. Pour résumer : une touche de X-Men par-ci, une touche de Star Wars par-là (l’impressionnant bestiaire fantastique est l’arbre qui cache l’indigence du scénario). Question : où est l’auteur ?

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Hellboy 2 : Les légions d'or maudites, un titre qui sonne comme du [people_restrictifJ.R.R. Tolkien]Tolkien[/people_restrictif]. Pas à un hasard : parti dans un trip fantasy, Guillermo Del Toro s'est fait plaisir en combinant ses passions. On craignait le pire, on tutoie modestement le sublime. Attention : film d'amour.Le plus badass et fleur bleue des super héros est de retour. Et brûlons les étapes : on est pas loin du chef-d'oeuvre. Hellboy était une réussite, un film d'une ambition visuelle démentielle où le moindre plan est composé avec une rigueur d'architecte. C'est vrai, sa structure scénaristique est trouée de moments faibles, de flottements où le récit explore le quotidien du héros, ses dilemmes existentiels et sentimentaux, parfois avec un humour éculé - et Hellboy 2 suit la même voie. D'où cette sensation un peu molle d'absence de pics narratifs, un manque de suspense ou d'enjeux spectaculaires, que l'on retrouve d'habitude chez Marvel et DC où l'intime converge vers des thèmes classiques - un abrégé de la tragédie antique à l'aune du blockbuster hollywoodien. Car Hellboy et sa suite diffèrent des autres adaptations. Ils ne visent le débordement discursif que pour réitérer la figure du freak, condamné à l'anonymat pour son apparence et sa vérité, quand il rêve d'être reconnu pour ses exploits et vivre normalement. C'est leur rare quête de sens, qui en appelle moins à la tolérance ou une éloge de la différence, qu'à nous peupler de ces bestiaires réelles ou imaginaires dont guillermo del toro est amoureux et où il se situe.Rond et plein comme la bedaine rassurante de son réalisateur, Hellboy 2 est voué au plaisir : une oeuvre d'introverti, vivant dans le confort de son petit temple personnel, avec ses jouets déballés généreusement. Ainsi même ses références à l'Heroic Fantasy, a priori exogènes et pas du meilleur goût, finissent par s'homogénéiser et convaincre - comme une symbiose des passions de Del Toro. Malgré son trip rôliste teinté d'animisme, proche parfois du Labyrinthe de Pan, le film s'avère un tel sommet d'inventivité esthétique qu'on lui pardonne ses airs de Seigneur des Anneaux. Quelques moments, n'en citons qu'un : Hellboy escaladant un immeuble pour affronter un démon végétal qui en se désintégrant recouvre le macadam de végétation, sont d'une telle poésie que le film confine au vertige. Mais il y a plus : avec son intrigue minimale concentrée sur les affaires de coeur des personnages, Hellboy 2 se révèle une vraie comédie romantique. Un film de midinette rêvant de princesse au coeur pur ou de passion amoureuse survivant au quotidien. Et cette pureté des sentiments, très naïve, contaminant l'action de partout, se déplie avec une légèreté et une tendresse telles qu'on fond comme des guimauves (ou pas). Hellboy 2, c'est que de l'amour. Hellboy 2 : Les légions d'or mauditesDe Guillermo Del ToroAvec Ron Perlman, Selma Blair, Doug JonesSortie en salles le 29 octobre 2008Illus. © Paramount Pictures France - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils super heros, adaptation, sequel sur le blog cinéma- Lire la critique de Hellboy (2004), du Labyrinthe de Pan (2006) - Lire notre dossier Les Super héros au cinéma

  2. Télé 7 jours
    par Philippe Ross

    Avec un Ron Perlman toujours aussi impec' et attachant en démon rouge, voilà un blockbuster bourré de références, intelligent, débordant d'humour et de poésie.

  3. Elle
    par Helena Villovitch

    On retrouve avec joie l'antihéros des comics américains des années 90. L'humour et l'autodérision sauvent nos justiciers de la grandiloquence habituellement attachée à ce type de personnages. Cependant, ils n'en devront pas moins protéger la Terre et sauver l'humanité contre les projets ourdis par le blafard Nuada, prince de L'invisible... Entre science-fiction et héroic-fantasy, quelques beaux moments de poésie.