Après plusieurs courts autour du désir féminin, Sébastien Bailly passe au format long en continuant à l’explorer mais en passant par le prisme du genre. Son héroïne (Julie Gayet, toute en subtilité), comédienne quinquagénaire, larguée par son mari, metteur en scène de théâtre pour une plus jeune qu’elle, y ingurgite en effet un mystérieux élixir et se métamorphose en cette nouvelle amante. Une fois, deux fois… avant de devenir accro à ce jeu dangereux dont elle ne va cesser de repousser les limites. La riche idée de ce film est de ne pas envisager le fantastique comme créateur d’effroi mais vecteur d’un beau drame intimiste autour d’une femme qui veut se déposséder de son corps parce qu’il n’est plus aimé ou même regardé. Et de faire fi de toute cérébralité pour raconter physiquement la violence de ce rejet tout en questionnant en permanence la prétendue inéluctabilité de l’obsession de la jeunesse.