Après des débuts modestes (coursier à la Fox, lecteur de scénarios), il se lance dès 1953-54 dans la production et l'écriture de scénarios. Il est un des fondateurs de la compagnie American International Pictures, dont le premier film distribué sera une de ses productions : The Fast and the Furious (E. Sampson et J. Ireland, 1955). La même année, il passe à la mise en scène. Il réalise très vite toute une série de films à très petit budget, westerns, films d'horreur, films de rock and roll, dont les titres sont évocateurs (Apache Woman, Swamp Women, Teenage Doll, Naked Paradise, Attack of the Crab Monsters, Rock All Night) et les ambitions artistiques fort limitées. Le premier film remarqué de sa très abondante filmographie est un thriller extrêmement violent interprété par Charles Bronson, Mitraillette Kelly (Machine Gun Kelly, 1958), et il acquiert une certaine notoriété avec ses adaptations d'Edgar Poe (généralement interprétées par Vincent Price) : la Chute de la maison Usher (The House of Usher, 1960), la Chambre des tortures (The Pit and the Pendulum, 1961), l'Enterré vivant (Premature Burial, 1962, avec Ray Milland), Tales of Terror (avec Vincent Price, Peter Lorre et Basil Rathbone, id.), Tower of London (id.), le Corbeau (The Raven, 1963), The Terror (id.), le Masque de la mort rouge (The Mask of the Red Death, 1964), la Tombe de Ligeia (The Tomb of Ligeia, id.). Le romancier Richard Matheson collabore régulièrement à ces adaptations, et Corman est un des premiers à porter Lovecraft à l'écran ; la Malédiction d'Arkham (The Haunted Palace, 1963). Ces titres « prestigieux » ne l'empêchent pas de continuer à produire et réaliser, le plus vite possible pour le plus court budget possible, les mêmes petits films, avec parfois une touche d'ambition : The Intruder (1962). À partir de 1963-64, il se consacre davantage à la production qu'à la mise en scène. Les films qu'il réalise ont des budgets plus importants et ressemblent de moins en moins aux « séries Z » de ses débuts. On peut citer l'Invasion secrète (The Secret Invasion, 1964, avec Stewart Granger), les Anges sauvages (The Wild Angels, 1966, avec Peter Fonda et Nancy Sinatra, dont le succès et la postérité sont très importants), le Massacre de la Saint-Valentin (The Saint Valentine's Day Massacre, 1967), The Trip (id.), Bloody Mama (1970), le Baron Rouge (Von Richthofen and Brown, 1971). Une probable nostalgie de la mise en scène l'entraîne à nouveau vers les rivages du fantastique et il tourne en 1990 Frankenstein Unbound.Mais l'importance de Roger Corman metteur en scène est bien moindre que celle de Corman producteur et détecteur de talents : des hommes comme Peter Bogdanovich, Francis Ford Coppola, Monte Hellman, Martin Scorsese, Curtis Harrington, Paul Bartel, Dennis Hopper, Michael Miller, Jonathan Demme, Jonathan Kaplan et Jack Nicholson lui doivent une partie de leur carrière. Les deux westerns de Monte Hellman avec Jack Nicholson, The Shooting ou la Mort tragique de Leland Drum (1966) et l'Ouragan de la vengeance (id.), sont coproduits par Corman, que l'on retrouve en 1972 sur Bertha Boxcar, de Martin Scorsese. Corman a aussi produit au cours des années 70 une série de films d'action violents et rapides, à la limite de la parodie : la Course à la mort de l'an 2000 (Death Race 2000, 1975) de Paul Bartel, Colère froide (Fighting Mad, id.), de Jonathan Demme, On m'appelle Dollars (Mr. Billion, 1977), de Jonathan Kaplan.
Il meurt le 9 mai 2024 à Santa Monica (Californie).