Nom de naissance Raoul Walsh
Naissance
New York City, New York, USA
Décès
Genre Homme
Profession(s) Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste, Interprète
Avis

Biographie

La figure de Booth, l'acteur qui assassina Lincoln, revient à plusieurs reprises dans les Mémoires de Walsh (Un demi-siècle à Hollywood est la traduction mutilée de Each Man in His Time, qu'il publie en 1974) : en cette image se rejoignent le goût de l'aventure, la passion du théâtre, la nostalgie historique du Sud et le souvenir de Griffith. La jeunesse aventureuse de Walsh, fils d'un Irlandais dessinateur de vêtements, ne prend pas fin lorsqu'il devient acteur puisque Griffith l'envoie au Mexique, en 1914, filmer Pancho Villa ni même lorsqu'il devient réalisateur, puisqu'il perd l'il droit au cours du tournage de In Old Arizona, ni même lorsqu'il remplit, pour le compte de Hearst, une mission en Allemagne, alors qu'il rêve de tuer Hitler. Pas même dans sa retraite : il en profite pour écrire un roman de cow-boys, la Colère des justes. Évident dans ses films, son goût de la vie est insatiable, mais démonstratif et, à sa manière, artistique.Après avoir interprété et dirigé des courts métrages, mais aussi joué le rôle de Booth dans Naissance d'une nation (Griffith, 1915), il met en scène des films muets mal connus ; le Voleur de Bagdad, dont le dessein général doit tout à Fairbanks, atteste cependant son sens visuel et Au service de la gloire révèle sa truculence. Lorsqu'elles peuvent s'appuyer sur un scénario vif et intéressant, ces qualités se retrouvent dans ses ouvrages parlants : les pirates, les cow-boys, les gangsters et les pionniers, mais aussi les militaires et les policiers inspirent Walsh ; les jolies filles trouvent en lui un peintre attentif, capable de leur faire prendre, et quitter, les poses les plus gracieuses, les plus romanesques et les plus ravissantes (Esther et le roi), pourvu qu'elles soient passionnées ou délurées. Mais le film musical le laisse froid et, dans la comédie, il s'abandonne à la vulgarité. Les éléments mélodramatiques lui pèsent, mais il se montre souvent sensible à des nuances tragiques.Son uvre est donc inégale et on en chercherait en vain la moralité : il a été militariste dans le Cri de la victoire et antimilitariste dans les Nus et les Morts, avec un bonheur et une sincérité sensiblement égaux. En revanche, sa mise en scène possède un style qui est parfaitement reconnaissable : elle s'ouvre à une matière visuelle foisonnante et somptueuse, épouse avec énergie les accélérations du récit, guettant le dynamisme des forces qui s'affrontent (l'Entraîneuse fatale), et elle va affirmer des valeurs thématiques puissantes.Des schémas allégoriques évidents organisent ainsi la Fille du désert ou le Roi et quatre reines. Ils expliquent pour quelle raison stylistique des moments théâtraux, assez souvent de larges monologues non dépourvus d'emphase, alternent avec les scènes actives. Le théâtre de la vie est celui de la passion, peinte plutôt dans son intensité que dans ses détours, et ces aveux violents sont une nécessité de la manifestation, qui fait l'art de Walsh. Habile à inventer le geste qui résume un caractère (les Nus et les Morts), il ne recule pas devant l'image qui obsède (la Vallée de la peur), la folle éloquence (l'Esclave libre) ou le symbolisme le plus cru (l'Église des Fantastiques Années 20 ou l'explosion de L'enfer est à lui). Aussi rythme-t-il volontiers ses récits d'éléments redondants (le chapeau de Gentleman Jim, la valse de Strawberry Blonde), qui en augmentent la clarté. La répétition, le poids du passé, les contraintes d'une figure paternelle semblent d'ailleurs l'avoir beaucoup intéressé. Il est logique aussi que l'opposition de l'évidence et de la confusion comme celle du surgissement et de l'enfoncement aient une fonction capitale dans la manière dont il aménage le visible (Aventures en Birmanie) : ces oppositions traduisent mieux que toute autre le contraste de la machination et de l'aventure (la Grande Évasion), du ressentiment obscur et de l'émotion franche.Paysagiste sensible, Walsh est aussi un généreux inventeur de gestes. Nul n'a su mieux que lui faire entrer les couleurs de la nature dans un mouvement cinématographique, entraîné par la fougue de ses héros ; nul n'a montré plus sereinement la mer et la nuit. Hors des stéréotypes (L'enfer est à lui), avec une ironie légère (les affrontements féminins de la Charge de la huitième brigade) ou amère (la vision de la civilisation dans les Implacables), avec cruauté parfois (Barbe-Noire le Pirate), mais surtout avec grâce (Gentleman Jim, la Belle Espionne) et avec une inépuisable verve (les Faubourgs de New York), il sait donner un corps parfaitement individualisé aux situations les plus connues. Cela explique la réussite d'une chronique comme Strawberry Blonde ou la force des scènes d'action dans la plupart de ses films. Mais l'objet ultime de tous soins, n'est-ce pas la vivante liberté ?Le bonheur de la mise en scène en noir, en blanc, en scope, en couleurs, n'importe est pour lui si grand qu'outre les uvres qu'il signe il réalise la Femme à abattre (The Enforcer, B. Windust, 1951), complète le Walking Down Broadway de Stroheim, lorsqu'il fut remanié sous le titre de Hello Sister (1932), et travaille à plusieurs autres films, dont San Antonio (D. Butler, 1945).

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
2015 Le Passeport Jaune Réalisateur -
2015 Les deux aventuriers Réalisateur -
2015 Empreintes Digitales Réalisateur -
2015 Les Travailleurs Du Chapeau Acteur lui-même
2015 The man I love Réalisateur -

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