Isabelle Anne Madeleine Huppert est une actrice française née le 16 mars 1953 à Paris. Parmi les actrices les plus prolifiques du cinéma français, Isabelle Huppert à tourné avec les plus grands réalisateurs, de Cimino à Preminger en passant par Haneke, Wajda, Sautet, Blier, Chabrol, Téchiné, Jacquot ou Sang-Soo.
Elle grandit dans une famille bourgeoise avec un frère et trois sœurs, un père chef d’entreprise et une mère professeur d’anglais passionnée de piano. La jeune Isabelle s’inscrit à la faculté de Clichy pour étudier les langues orientales et suit en parallèle des cours d’art dramatique à la rue Blanche et au Conservatoire national d’art dramatique avec des professeurs comme Jean-Laurent Cochet et Antoine Vitez.À 19 ans, elle commence à faire ses premiers pas au cinéma dans le film de Nina Companeez, Faustine et le bel été. En 1974, elle va faire partie du casting des films de la nouvelle vague française notamment, Les Valseuses de Bertrand Blier et Le Juge et l’assassin de Bertrand Tavernier. Avec ces deux films, Isabelle se fait très vite remarquer aussi bien par la critique que par le public.
Premières récompenses
Elle trace sa voie dans un cinéma d’auteur jugé plus cérébral et expérimental. Ses partis pris et ses choix l’écartent du monde du "star-système" jusqu’à La dentellière (1976) de Claude Goretta. Avec ce film, elle sera récompensée en Angleterre au BAFTA et en Italie au Donatello. Le personnage de femme fragile qu’elle y incarne ne va plus la quitter. Elle va être appelée à évoluer dans le même rôle pendant longtemps, on la retrouve ainsi dans Les ailes de la colombe de Benoît Jacquot ou La dame aux Camélias de Mauro Bolognini (1980).C’est en 1978, dans le film de Chabrol, Violette Nozière qu’elle pourra confirmer son talent exceptionnel en incarnant à la perfection la folie. Dans le même registre, en 2000, Michael Haneke va lui confier un rôle similaire dans La pianiste. Pour ces deux films, elle est primée au Festival de Cannes et est distinguée comme meilleure interprète.Un an plus tard, elle tourne sous la direction de Jean-Luc Godard dans son film Sauve qui peut (la vie), qui va lui confier le rôle d’Isabelle dans Passion en 1982. Sa collaboration avec Maurice Pialat dans Loulou, film dans lequel elle joue la femme adultère (1980), ou Tavernier dans Coup de Torchon, dans lequel elle campe le rôle d’une institutrice sobre (1982), marquera aussi bien le public français que l’ensemble de la profession.
Huppert, muse de Godard
Après une première collaboration avec Chabrol, Isabelle va renouveler l'expérience et jouera dans son film, Une affaire de femmes (1988). Elle deviendra très vite son actrice fétiche et prendra part d'un grand nombre de ses films. Avec lui, elle va se glisser d’un personnage à l’autre et d’un genre à l’autre. En 1991, elle joue dans l’adaptation cinématographique de Madame Bovary. Avec Sandrine Bonnaire, Jean-Pierre Cassel, Jacqueline Bisset et Virginie Ledoyen, elle participe au drame social, La Cérémonie en 1994. Trois ans plus tard, elle est aux côtés de Michel Serraut dans sa comédie, Rien ne va plus. En 2000, elle accompagne Jacques Dutronc dans le film noir, Merci pour le Chocolat. Isabelle participe également à son film, L’ivresse du pouvoir, qui traite d’un scandale politique contemporain (2006).L'actrice collabore avec d’autres grands noms du cinéma français tels que François Ozon dans 8 femmes en 2001, Christophe Honoré avec Ma mère en 2003 ou encore Patrice Chéreau dans Gabrielle (2005).
Huppert au théâtre
L’actrice a toujours su concilier entre son amour pour l’écran et sa passion pour le théâtre. Avec plus de 70 films au cinéma et à la télévision, elle n’oublie pas pour autant de monter sur les planches. Elle multiplie les rôles des auteurs classiques comme, Alfred Musset dans la pièce, On ne badine pas avec l’amour, mise en scène par Caroline Huppert en 1977. Elle joue également du Shakespeare en 1991 dans Mesure pour Mesure, mise en scène par Peter Zadek et du Claudel dans Jeanne au bûcher, un an plus tard.Isabelle joue également dans des pièces écrites par des auteurs contemporains notamment, celles de Sarah Kane dans 4.48 Psychose (2003), Heiner Müllerdans Quartett (2006) et Yasmina Reza dans le Dieu du carnage avec André Marcon, Valérie Benneton et Eric Elmosnino en 2008. La même année, on la retrouve sur le grand écran, dans le film de Claire Denis, White Material.
Isabelle présidente de Cannes
En 2009, elle devient la Présidente du Jury du Festival de Cannes tout en cumulant les films : elle joue dans Home avec Olivier Gourmet et le retrouve dans L'amour caché. En 2010, elle tourne sous la direction de Marc Fitoussi pour Copacabana, de Wes Anderson pour Fantastic Mr Fox puis l'année suivante, se retrouve à l'affiche de Mon Pire Cauchemar d'Anne Fontaine. Isabelle Huppert connait une année 2012 bien remplie puisqu'elle se retrouve au casting de sept films dont deux présentés à Cannes en compétition officielle : Amour de Michael Haneke et In another country de Hong Sang-soo. Pour son rôle dans Amour, elle est également nommée aux César 2013 dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle. Elle est de nouveau nommée aux César 2016 pour la Meilleure actrice grâce à son rôle face à Gérard Depardieu dans Valley of Love.