Né à New York le 25 septembre 1950, Harold Becker ne se destine pas immédiatement au cinéma. En effet, il s’oriente vers une carrière de peintre et d’illustrateur. Il est diplômé en histoire de l’art du Pratt Institute, une prestigieuse école de design et d’architecture. Son intérêt se focalise sur le stylisme et la photographie, domaine dans lequel il acquiert une solide réputation.Harold Becker débute sa carrière en tournant des spots publicitaires, des documentaires et des courts métrages dont Ivanhoe Donaldson qui remporte la Médaille d'Or du Festival de Mannheim. Fort de cette expérience, il quitte les Etats-Unis et part s’installer en Angleterre dès l’âge de 20 ans. C‘est dans le pays de Shakespeare qu'il débute comme metteur en scène avec le film The Ragman’s Daughter de Souter Harris d’après un scénario d’Alan Sillitoe avec Victoria Tennant et Simon Rouse dans le rôle d’un couple de truands en cavale. Le film est présenté au Festival de Venise et aiguise la critique qui ne reste pas indifférente.Il devra attendre ensuite sept ans avant de réaliser son deuxième film. Tiré du roman de Joseph Wambaugh qui a beaucoup apprécié le travail de Becker dans son premier opus, il réalise Tueurs de Flics en 1979 avec James Woods et John Savage. Les deux acteurs crèvent l’écran et font une interprétation remarquable, l’un en tueur de flic, l’autre en justicier. Harold Becker signe là un film d’une grande réalité avec une technique documentaire dont il a le secret. Il s’instaure comme maître en la matière dans un genre nouveau, le film noir.En 1981, il poursuit son association fructueuse avec le romancier Joseph Wambaugh et adapte The Black Marble évoquant une histoire d’amour entre deux policiers avec Paula Prentiss et Robert Foxworth dans les rôles principaux mais qui suscite moins d’engouement.Pour son quatrième opus, Harold Becker frappe fort et s’attaque aux fondements de la tradition militaire américaine avec Taps en 1981 avec George C. Scott dans un rôle magistral et deux autres acteurs débutants très prometteurs, Sean Penn et Tom Cruise. Harold Becker a un don pour dénicher de nouveaux talents, il le met en pratique lorsqu’il signe Vision Quest avec la talentueuse Linda Fiorentina en 1985.Puis, Harold Becker retrouve James Woods en vedette avec Sean Young dans Etat de Choc en 1988 où il met à mal la société américaine à travers l’histoire d’un couple tombant dans la dérive de la drogue. Le film fait plus parler de lui à cause des relations conflictuelles entre les deux stars que par sa qualité. Qu’importe, Becker enchaîne avec Mélodie Pour un Meurtre en 1989, un thriller à l’atmosphère haletante et qui donne un nouveau souffle à la carrière d’Al Pacino dans le rôle d'un policier englué dans ses problèmes conjugaux et une enquête difficile avec la troublante Ellen Barkin en suspecte.Avec Malice, réalisé en 1993, Harold Becker réitère un thriller de bonne facture avec un trio d’acteurs brillantissimes en la personne d’Alec Baldwin, Nicole Kidman et Bill Pullman. Les rôles secondaires ne sont pas en reste puisque interprétés par George C.Scott et Anne Baxter. Le film est récompensé au Festival de Cognac en 1994 pour la Meilleure Production et reçoit le Prix du public.En 1995, Becker délaisse le film noir et se laisse entraîner dans les milieux politiques en signant City Hall avec son complice Al Pacino et John Cusack en idéaliste.Par la suite, en 1998, il tourne Code Mercury, un thriller psychologique avec la star Bruce Willis mais qui sera considéré par beaucoup comme étant un film fade. Il essaie de se rattraper avec L’Intrus en 2001 avec des stars du box office John Travolta et Vince Vaughn mais là aussi la critique l’épingle et catalogue le film de série B avec un scénario cousu de fil blanc.Harold Becker fait à nouveau parler de lui, en 2009, par sa dernière réalisation Rape, A Love Story, un nouveau thriller psychologique dont il confie le rôle principal à Samuel L.Jackson. Il a également l’intention d’adapter le très célèbre polar français Du Rififi Chez Les Hommes avec dans le rôle principal Al Pacino.
