Denise Bonal est née en 1921 dans la plaine de la Mitidja, en Algérie, où sa mère lui sert d’institutrice. Elle y vit jusqu’à ce qu’elle souffle ses douze bougies, le moment pour elle de découvrir la France et d’entrer au lycée Fénelon de Paris. La jeune fille est extrêmement heureuse pendant les années qu’elle passe à Fénelon et fait preuve d’une gigantesque soif d’apprendre. Elle consacre son temps libre à la lecture, notamment de pièces de théâtre, et plonge dans les ouvrages d’Anton Tchekhov, Bertolt Brecht et Racine. Alors qu’elle est encore en hypokhâgne, elle scénarise sa première pièce qu’elle écrit en français ancien, à seulement dix-neuf ans.A trente ans, Denise Bonal intègre la troupe de la Comédie de L’Ouest, du Centre Dramatique National de Rennes pour laquelle elle rédige des nouvelles destinées à la radio. Elle s’essaie à l’adaptation d’œuvres de Simone de Beauvoir (« Le Sang des autres ») et de Roger Vaillant (« Les Mauvais Coups ») et réalise un montage de textes de provenances diverses. Ses contributions à la radio se multiplient à la fin de la deuxième guerre mondiale, lui facilitant ainsi l’entrée dans l’univers du théâtre. En 1971, elle part pour l’Alsace pour une collaboration avec le metteur en scène et comédien lyonnais Hubert Gignoux (aujourd’hui décédé) au Théâtre National de Strasbourg.Le Conservatoire de Roubaix lui propose ensuite un poste de professeur. Une aubaine pour la fille d’institutrice qui a toujours rêvé d’enseigner : « A des jeunes gens aussi affamés que je l’avais été, j’ai essayé d’apprendre les règles de ce métier. ».En parallèle à ses activités académiques, Denise Bonal se consacre pendant ses heures perdues à l’écriture, au rythme moyen d’une pièce tous les deux ans. En 1974, Johanna Gresse-Racharan met en scène « Légère en août », sa première œuvre majeure. L’année suivante est celle de la véritable révélation du talent de Denise Bonal, avec la représentation d’une pièce qui lui rapporte sa première distinction. « Les Moutons de la nuit » permet en effet à son auteur de remporter le Grand Prix d’Enghien. En 1978, Alain Françon met en scène « Honorée par un petit monument ». Deux ans plus tard, Denise Bonal produit une courte pièce qu’elle nomme « J’ai joué à la marelle, figure-toi », qui raconte la relation entre une mère tendre mais sévère et sa fille mal dans sa peau. 1980 est également l’année où elle reçoit le Grand Prix de la Radio de la SACD.Par la suite, Denise Bonal décroche le poste de professeur au Conservatoire National Supérieur à Paris en 1983. En 1986, elle écrit une autre comédie dramatique « Portrait de famille », une pièce traitant de sujets aussi divers que le racisme, la délinquance et la misère, à travers l’histoire d’une mère de famille issue de la classe ouvrière qui essaie tant bien que mal de mener à bien l’éducation de ses enfants et de subvenir à leurs besoins. Denise Bonal sera récompensée pour cette pièce près d’une vingtaine d’années plus tard par le Molière du meilleur auteur.Auteur prolifique, elle continue de produire des œuvres avec le même rythme et enchaîne avec « Passion et prairie » (mise en scène d’Andrée Michèle Tireau en 1987) ou « Une Femme sans conséquence » en 1989.En 1992, « Féroce comme le cœur » se place dans une lignée semblables à ses pièces précédentes qui relatent le plus souvent des conflits familiaux ou des difficultés sociales. Dans cette comédie psychologique, Denise Bonal met en scène un garçon solitaire et gravement malade accueilli par une famille, qui lui apporte toute sa générosité et son affection dans un premier temps, pour finir par le rejeter ensuite lorsqu’elle prend conscience de sa guérison.Plusieurs autres pièces, à l’image de « Turbulences et petits détails » ou « Les Pas perdus », publiées pour la plupart aux Editions Théâtrales, complètent l’œuvre riche de la dramaturge. Elles ont été traduites dans plusieurs langues pour le grand bonheur des passionnés du quatrième art.
