Deco est pourtant bien né au Brésil, précisément à Sao Bernardo do Campo, dans l'état de São Paulo. Il y fait même ses débuts en équipe première, à 18 ans, avec le Nacional São Paulo. Mais le jeune Anderson ne laisse encore rien paraître du talent qui sommeille en lui. C'est déjà l'heure de tenter l'aventure lusitanienne après une escale aux Corinthians. Ses premières saisons dans la Superliga portugaise ne seront pas beaucoup plus attrayantes. Recruté par Benfica, Deco s'attend à jouer avec une des équipes qui joue le titre. Il remportera la saison suivante celui de la deuxième division avec Alverca, là réserve du club lisboète. Après deux ans de purgatoire, Salgueiros l'engage sous forme de prêt. Son éclosion arrive enfin. Le FC Porto saute sur la bonne affaire et José Mourinho en fait rapidement un de ses homme clé. L'influence de l'entraîneur portugais s'avère cruciale dans le développement du joueur. Deco acquiert un sens et une science du jeu remarquables, apprend l'art des fautes "tactiques" et en provoque aussi par paquets, aiguise son adresse devant le but et, surtout, se forge un mental à toute épreuve. En 5 ans, Deco et Mourinho vont rafler tout les titres disponibles au Portugal, dont trois couronnes de champions, et gravir les échelons européens. Après la Coupe de l'UEFA 2003, face aux Glasgow Rangers, Porto réalise un superbe parcours en Ligue des Champions ponctuée par une finale remportée les doigts dans le nez face à l'AS Monaco (3-0) où Deco, bien sûr, marque un but et est élu homme du match. Naturalisé portugais en 2003, Anderson intègre l'équipe nationale à l'occasion d'une rencontre face au Brésil où il plante le but de la victoire. En 2004, dans la foulée de sa victoire en C1 il s'impose comme le pilier de l'entre jeu au cours de l'Euro organisé au Portugal. Malgré une cruelle défaite en finale face à la Grèce, Deco est élu meilleur joueur du tournoi. Et Schevchenko lui chipe le Ballon d'Or 2004 de quelques voix. Ce qui tient presque du scandale. Côté club, le binôme Deco-Mourinho a fait son temps au Porto mais à l'heure du départ leurs chemins se séparent curieusement. Si l'entraîneur s'engage avec le Chelsea du milliardaire russe Roman Abramovitch, le joueur file à Barcelone, club dont il admire la philosophie de jeu. Dans un rôle moins flamboyant, Deco devient la pierre angulaire du Barça de Rijkaard. On a beau se pâmer devant les dribbles de Ronnie ou les buts en cascade d'Eto'o, c'est bien le Portugais qui fait tenir l'édifice catalan. Si Porto suait pour lui, Deco se mue pour les Blaugranas en un fantastique joueur d'équipe, n'hésitant pas à se coltiner les basses oeuvres, quitte à laisser le Brésilien et le Camerounais récolter les lauriers. Qu'importe, Deco a atteint son but : devenir un des meilleurs joueurs, si ce n'est LE meilleur, dans la meilleure équipe du monde. En deux ans, il remporte deux Liga et sa seconde Ligue des champions personnelle, en 2006 face à Arsenal. Avec la sélection portugaise, Deco ne connaîtra pas autant de succès lors du Mondial allemand. Les Lusitaniens parviennent toutefois à se hisser en demi-finale mais bute sur l'équipe de France avant de perdre le match pour la 3e place face à l'Allemagne. De retour au Barça, le Portugais accuse le coup comme bon nombre de ses partenaires. Battu en Surpercoupe d'Europe par le FC Séville, éliminé par Liverpool en Ligue des champions et par Getafe en Coupe du Roi, le club catalan perd également le championnat après avoir compté jusqu'à dix points d'avance sur ses poursuivants. Alors que des rumeurs font état de mauvais relations entre le joueur et son entraîneur, Frank Rijkaard, Deco ne semble plus aujourd'hui faire partie des intouchables du Barça.