Daniel Emilfork Berenstein né Daniel Zapognikof voit le jour à Santiago au Chili le 7 avril 1924 dans une famille d’origine ukrainienne. Son visage marque le cinéma français, il est ce qu’on appelle une « gueule ». Il a souvent le rôle du méchant dans les films. En 1949, Daniel Emilfork quitte l’Amérique du sud et décide de s’installer en France où il suit des cours de théâtre avec Roger Blin et Tania Balachova. Cette inquiétante étrangeté, dû à son physique, devient très vite un atout dans la carrière théâtrale, cinématographique et télévisuelle qu’il décide de suivre. Tout d’abord, il monte sur les planches de la compagnie Balachova où il se voit confier des rôles classiques notamment dans des pièces de Shakespeare, Lorca ou encore Tchekhov.Installé en France depuis seulement six ans, Daniel Emilfork réussit à décrocher son premier rôle au cinéma, sous la direction de Marc Allégret, dans le film Futures vedettes (1955), aux côtés de Jean Marais et Brigitte Bardot. Il incarne alors le rôle du professeur de violon hystérique. La même année, on le retrouve sur l’affiche de deux autres films, Frou-Frou d’Augusto Genina dans le rôle du critique d’art et Sophie et le crime de Pierre Gaspard-Huit. Un an plus tard, Il fera partie de Notre dame de Paris, aux côtés de Gina Lollobrigida dans le rôle d’Esmeralda, et d’Anthony Quinn dans celui de Quasimodo. Daniel devient alors le visage incontournable du cinéma français. Il enchaîne les films et cumule les seconds rôles dans plusieurs genres. En 1957, on le retrouve dans la comédie française, Une Parisienne de Michel Boisrond, dans le rôle d’un huissier d’ambassade. Il est employé de casino dans le film Joueur (1958) de Claude Autant-Lara. En 1960, il joue dans le film d’espionnage, Le Bal des espions de Michel Clément, aux côtés de Michel Piccoli et Françoise Arnoul. Un an plus tard, il tourne sous la direction de Victor Tourjansky, une adaptation du roman de Jules Verne, Le triomphe de Michel Strogoff. En 1963, il participe à deux films d’espionnage, OSS 117 se déchaîne d’André Hunebelle et Balade pour un voyou de Claude-Jean Bonnardot, et est choisit par Raoul André pour jouer dans sa comédie policière, Des frissons partout.Si le grand écran de l’époque semble ne plus pouvoir se passer de Daniel Emilfork, il devient aussi une véritable star du petit écran. Il prend part à beaucoup de projets, notamment la série, Signé alouette de Jean Vernier, La Prunelle d’Edmond Tiborovsky (1967). Il enchaîne avec le téléfilm, Les bas Fonds de Jean-Paul Sassy (1968) et Rendez-vous à Bodenberg de Jean-Michel Meurice en 1970. Mais, c’est après son rôle de Kanak, le médecin cannibale, dans la série Chéri-Bibi (1974) de Jean Pignol, que sa notoriété va véritablement exploser.A partir des années 60, Daniel Emilfork commence à collaborer avec des réalisateurs étrangers comme notamment Clive Donner qui le fait tourner dans Quoi de neuf, Pussycat ? (1965). La même année, il joue également sous la direction de Peter Ustinov, Lady L. et il collabore avec Georges Cukor dans son oeuvre Voyage avec ma tante en 1972. Au cinéma, on retiendra particulièrement sa participation dans le film du réalisateur italien Frederico Fellini, Le Casanova de Fellini (1976), où il incarne un personnage démesuré, l’homme-libellule. On le retrouve également dans le film d’Alain Robbe-Grillet, La belle captive (1983) et dans celui de Roman Polanski, Pirates, en 1986.Ne pouvant pas oublier sa première passion, le théâtre, Daniel Emilfork joue dans plusieurs pièces sous la direction de Patrice Chéreau et Claude Régy. Et c’est la même année, qu’il va se faire remarquer dans Marat-Sade de Peter Weiss. Sa performance restera gravée dans la mémoire collective. A la fin des années 80, la « gueule » du cinéma français se fait de plus en plus rare sur le grand écran. Il fait des apparitions à la télévision, notamment dans Riviera de John Frankenheimer et Alain Smithee (1987), The first Circle de Sheldon Larry en 1991 et Taxandria de Raoul Servais en 1994. Et sa participation au cinéma se réduit à prêter sa voix dans le film Lou n’a pas dit non d’Anne-Marie Miéville (1994).A 71 ans, Daniel Emilfork retrouvera le goût du cinéma avec Marc Caro et Jean Pierre Jeunet dans leur film, La cité des enfants perdus (1995), où il joue le rôle de Krank, le scientifique voleur des rêves d’enfants. Cinq ans plus tard, il est sur l’affiche du film de Frédéric Jardin, Les frères sœurs. En 2005, il joue dans la série télévisée, Les Rois maudits, de Josée Dayan. Sa dernière apparition sera dans Faut que ça danse ! L’ami de Fred Astaire de Noémie Lvovsky. Il s’éteint à l’âge de 82 ans, seulement quelques mois avant la sortie du film (2006).
Nom de naissance | Emilfork Berenstein |
---|---|
Nationalité | Français |
Genre | Homme |
Avis |