Portrait de l’actrice atypique et magnétique qui crève l’écran dans La Danseuse.
La carrière de SoKo, à l’affiche de deux films simultanément, explose cet automne. Héroïne incroyable de La Danseuse de Stéphanie Di Giusto, second rôle marquant de Voir du Pays des sœurs Delphine et Muriel Coulin, elle a fait sensation en promenant son teint blafard, ses paupières rougies et ses dentelles sur les marches du Palais des Festivals en mai dernier lors du Festival de Cannes, où les deux films étaient présentés.
Pourtant, ça fait plus de dix ans que la Bordelaise, qui joue en français et chante en anglais, est dans le circuit. Des débuts en 2002 dans le téléfilm Clara, cet été-là, sur les premiers émois lesbiens. Un premier succès quatre ans plus tard dans la comédie Mes Copines, face à Léa Seydoux. La révélation critique avec A l’Origine, pour lequel elle a été nommée Meilleur Espoir Féminin en 2010. A 30 ans, SoKo n’est plus une jeune première.
Mais qui est-elle, au juste ?
Un look excentrique, une personnalité torturée : celle qui se décrit comme "agoraphobe, ultra-solitaire, hyperactive et dyslexique" apparaît comme un OVNI dans le star-system, intrigante héritière de Marilyn Manson et de Björk. Bourrée de névroses et de doutes, rieuse et dépressive, Stéphanie Sokolinski pour l’état civil cultive les paradoxes, confie détester les interviews mais adore se mettre en scène. Sur les tapis rouges, où elle joue la dark lolita tendance eighties, sur Instagram - où elle se décrit comme "une music nerd, amoureuse des extra-terrestres, gothique blanche et créature hyper émotive végétalienne" et où il lui arrive de montrer ses seins ou son camel-toe, et bien sûr, au cinéma.
Bisexuelle militante, SoKo n’accepte que des rôles de femmes à la fois fortes et ambivalentes.
Punkette internée en hôpital psychiatrique dans Bye Bye Blondie (2012), adaptation du roman du même nom de Virginie Despentes transformée en romance lesbienne ; patiente hystérique dans Augustine (2012) ; pasionaria infiltrée en Union Soviétique dans Les Interdits (2013) ; soldate dans Voir du Pays (2016) ; vedette de cabaret prête à tout pour percer dans La Danseuse (2016) : les personnages ne se suivent pas et ne se ressemblent pas.
Car entre deux performances applaudies par la critique au cinéma, elle prend le temps de se consacrer à la musique, avec la même ferveur.
SoKo a déjà sorti trois albums et son titre le plus connu "I'll Kill Her" a rencontré un joli succès dans les charts internationaux en 2008. "Faire de la musique ou du cinéma, c’est comme manger ou dormir. Ce sont deux choses que j’ai besoin de faire mais qui n’ont rien à voir et que je ne peux pas faire en même temps", affirme celle pour qui "créer est vital".
Si SoKo insiste pour tout faire elle-même - de ses pochettes d’album à ses scènes de ballet (elle n’a pas été doublée pour La Danseuse) - ce n’est pas pour ses créations arty qu’elle est surtout connue.
En mars 2016, quand les médias anglo-saxons ont titré à l’unisson "Who is SoKo ?", c’est grâce (ou à cause) de son histoire d’amour avec Kristen Stewart. Expatriée à Los Angeles depuis plusieurs années, après avoir eu une vision de la ville dans un rêve, elle a vécu une romance éclair avec l’héroïne de la saga Twilight. Sa notoriété lui a échappé mais désormais, tout le monde connaît SoKo.
La bande-annonce de La Danseuse, actuellement en salles :
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